Malgré une participation plutôt faible, les manifestants ne désespèrent pas de faire entendre leurs multiples revendications. Entre salaires, retraites, défense du service public et protection sociale, les motifs de mécontentement sur la politique du gouvernement ne manquent pas.
La journée de mobilisation concernait toutes les professions. À l'appel d’une intersyndicale regroupant la CGT, FO, FSU et Solidaires, les salariés de toute la France étaient appelés à se mobiliser contre la politique du gouvernement ce 5 octobre 2021. Dans les cortèges, les motifs de mécontentement sont nombreux mais la grève a relativement peu mobilisé dans la Vienne.
Remettre les "vrais sujets" sur la table
Les syndicats attendaient beaucoup de cette rentrée sociale. Défense du service public, la hausse des salaires, la protection sociale… Les revendications ne manquent pas. Dans la matinée du 5 octobre 2021, ils étaient moins de 300 à défiler dans les rues de Châtellerault. Pour le responsable CGT Nord-Vienne, Julien Delhoume, l’essentiel était surtout d’évoquer les "vrais sujets qui intéressent les travailleurs".
"Ce qui me met en colère aujourd’hui, c’est qu’à quelques mois de l’élection présidentielle, on voit bien que la campagne est en train de se lancer et on ne nous parle pas du tout de ces sujets ! On nous parle simplement d’identité et de sécurité, dénonce-t-il. Nous, on veut entendre parler de ce qui intéresse les gens, c’est-à-dire : les salaires, l’emploi, les retraites et la protection sociale."
Au-delà de la politique générale du gouvernement, les réformes à venir sont très contestées. Celle de l’assurance chômage notamment, mais la crainte se fait également ressentir sur celle des retraites. Entre deux averses, dans les rues de Châtellerault, le responsable CGT, Julien Delhoume dénonce l’ineptie d’un âge de départ à la retraite qui serait repoussé à plus de 64 ans. Il espère même l’inverse pour l’intérêt de tous : "Nous ce qu’on veut, c’est du travail pour tout le monde et on pense vraiment que, pour que tout le monde puisse travailler, il faut déjà abaisser l’âge de départ à 60 ans pour tous. Mais aussi redescendre le temps de travail à 32 heures pour que tout le monde puisse travailler et mieux travailler."
Mais plus que des réformes, c’est un sentiment général d’agacement qui pousse les quelques centaines de manifestants de Châtellerault à exprimer leur colère. "On s’aperçoit que le nombre de millionnaires en France n’a jamais été aussi important par contre les classes populaires s’appauvrissent de jour en jour. Il y a l’inflation, les prix de l’énergie qui augmentent, mais nos salaires n’augmentent pas", continue Julien Delhoume.
Le corps enseignant bien représenté
Ils étaient un petit peu plus à Poitiers, l’après-midi du 5 octobre. Le cortège démarrait, lui, à 14 h 30 avec près d’un millier de personnes. Parmi eux, le personnel de l’éducation nationale est très mobilisé, comme l’annonçait la ville de Poitiers en prévision. "Aujourd’hui on est dans la rue pour défendre le service public qui est en train d’être détruit depuis quelques années et aussi pour revendiquer une revalorisation salariale", dénonce Sophie, enseignante.
Exténuée par la crise sanitaire, le personnel est à bout et fait face au manque d’effectif. Sophie dénonce des manques de moyens dans le service public. Malgré la faible mobilisation, elle reste optimiste : "On espère que le mouvement social grossisse et qu’on s’aperçoive qu’il y a une réelle urgence." S’ils ne sont pas encore très nombreux, les grévistes espèrent malgré tout avoir lancé un mouvement qui pourra s’inscrire dans la durée pour faire bouger les choses.