Animateurs suspendus pour avoir jeûné : le CFCM envisage de porter plainte

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) envisage une plainte pour discrimination après la décision de la mairie PCF de Gennevilliers de suspendre 4 animateurs d'une colonie de vacances pour avoir observé le jeûne du ramadan.

"Je condamne avec la plus grande fermeté la décision arbitraire et discriminatoire du maire de la ville de Gennevilliers" écrit Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie, composante du CFCM, dans un communiqué.
           
"La liberté religieuse est une liberté fondamentale et on ne peut en aucun cas interdire à une personne de pratiquer sa religion. L'observatoire se réserve le droit de porter plainte pour discrimination", poursuit M. Zekri.
 
Pour le président du CFCM, Mohammed Moussaoui, cette décision de la mairie "est de nature à porter atteinte à la liberté religieuse des animateurs de colonies qui pratiquent le jeûne", une "pratique millénaire commune à de nombreuses traditions religieuses et philosophiques".
 
Des "centaines de millions de personnes" observent le jeûne sans qu'il soit "un frein à l'exercice de leur activité professionnelle", souligne-t-il, en rappelant que "la jurisprudence musulmane a prévu des aménagements pour les personnes qui en jeûnant mettent leur santé en péril".
 
Les quatre animateurs ont été suspendus après la visite d'un responsable des centres de vacances lors d'un séjour sportif dans les Landes, vendredi 20 juillet, au premier jour du ramadan. Le responsable leur a rappelé que, selon leur contrat de travail, ils devaient se restaurer et s'hydrater pendant la journée. Ils ont dû quitter la colonie le lendemain.
 
Les animateurs "n'ont pas respecté, en cours de séjour, les obligations de leur contrat de travail, pouvant ainsi mettre en cause la sécurité physique des enfants dont ils avaient la responsabilité", a expliqué la mairie dans un communiqué transmis lundi à l'AFP.
           
"On réfléchit à aller devant les Prud’hommes" a dit mardi à l'AFP Samir, l'un des quatre employés suspendus qui n'a pas souhaité donner son patronyme.
 
Le Front des banlieues indépendant (FBI) envisage également de porter l'affaire en justice. Dénonçant "un acte islamophobe", il appelle à un rassemblement samedi à 14H00 devant la mairie de Gennevilliers (Hauts-de-Seine).

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