EDITO - C'est l'engagement 31 du candidat Hollande : le texte de loi sur le Mariage pour tous est présenté ce mardi après midi à l'Assemblée Nationale. Retour sur la manifestation de dimanche dernier vécue de l'intérieur du cortège parisien par notre journaliste Frédérique-Marie Lamouret.
La discussion est engagée donc dans sa dernière phase après sa présentation en conseil des ministres, un passage en conseil d'Etat, des auditions en commissions, après 5 mois de débats dans les journaux, mais aussi dans les cafés ou en famille... Après enfin plusieurs manifestations dans la rue, des opposants ou de ses soutiens, comme celle de dimanche dernier dans les rues de Paris.
Pour leur troisième rendez-vous, les pro #mariagepourtous étaient venus beaucoup plus nombreux que lors de deux premières manifestations. Au delà de la bataille des chiffres, plusieurs enseignements se dégagent.
L’ambiance tout d’abord. Bien différente de celle du 16 décembre dernier. Avant Noël, la joie, la légèreté présidaient. Dimanche la tonalité était à n’en pas douter beaucoup plus grave ; oh, bien sûr les batucadas rivalisaient de maestria et d’énergie pour emmener leur partie de cortège dans des pas plus rythmés que cadencés. A l’évidence aussi, nombreux étaient ceux, petits ou grands, entre amis ou en famille avec plusieurs générations, et qui battaient aussi bien le pavé qu’ils partageaient un moment de vie dans la gaité de se retrouver tous ensemble. Néanmoins, à n’en pas douter aussi cet après-midi là, il y avait un invité supplémentaire avec ce petit quelque chose de plus grand sérieux dans les conversations. L’innocence semblait avoir quitté les lieux pour laisser place à une sorte de maturité mais aussi une forme de tension.
«Les drapeaux tricolores mêlés aux Rainbow flags»
Les forces de l’ordre aussi encadraient autrement d’avantage les manifestants sur l’ensemble du parcours. Les véhicules et équipements anti-émeutes, les rues perpendiculaires coupées à la circulation. Des signes absents en décembre qui venaient donner cette fois un caractère de gravité supplémentaire. L’intrusion d‘Ordre Nouveau, avec un calicot provocateur et déplacé était à lui seul enfin le signe que certaines limites avaient été dépassées. La reprise en chœur de la Marseillaise en réponse à cette saillie homophobe, dans cette partie de la manifestation, les drapeaux tricolores sur le parcours ou sur la place de la Bastille à l’arrivée mélés au rainbow-flag enracinaient ce rassemblement dans le sérieux qu’il revendiquait.
Restait plus à ses participants que de pouvoir relayer leur démarche avec autant de leviers et de faire-savoirs que ceux déployés par les anti le 13 janvier. Encore aurait il fallut pour ce faire que la voile du Vendée Globe laissât passer un peu de lumière jusque dans les rues de Paris.