L'automobiliste de 32 ans jugé ce lundi 18 mars à Créteil pour avoir provoqué le déraillement d'un RER à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) en décembre 2009 a été condamné à huit mois de prison ferme. Il était alors sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiant.
Le tribunal correctionnel de Créteil en condamnant le prévenu à 18 mois de prison dont 10 avec sursis et en prononçant l'annulation de son permis de conduire, n'a pas suivi les réquisitions du parquet qui avait requis 36 mois d'emprisonnement assorti d'une peine de 10 mois de mise à l'épreuve.Ce chauffard était poursuivi pour circulation sans assurance, blessures involontaires par conducteur en état d'ivresse manifeste, usage illicite de stupéfiants, deux qualifications qui n'ont pas été retenues par le jugement.
A la barre, le prévenu, qui s'est défendu seul, a tenté de justifier cet accident en arguant d'un choc avec une autre voiture qui s'est volatilisée après le choc. Il a également mis son contrôle positif à l'alcool, avec un taux de 1,18 gramme dans le sang, soit plus du double autorisé, sur le compte d'une flasque de whisky engloutie pour se remettre de ses émotions après les faits.
"Je suis pas un monstre. C'est un accident, c'est involontaire (...) Bien sûr que j'ai une pensée pour les victimes. J'ai un coeur, je suis pas un méchant", a-t-il dit à l'adresse du parquet qui avait pointé son "comportement inadapté" lors d'une audience où il a multiplié les déclarations confuses et contradictoires.
Détenu pendant trois mois et demi après son interpellation, l'homme qui comparaissait libre, s'était attiré à l'époque de l'accident les foudres du gouvernement qui avait demandé une sanction "sévère".
Rappel des faits
Le 20 décembre 2009 vers 21H00, à Choisy-le-Roi, cet individu a heurté un pont franchissant les voies du RER C et de la ligne reliant Paris à Orléans et Limoges. Il avait fait chuter un morceau de pierre sur les rails, provoquant le déraillement d'un RER, qui arrivait lancé à 120 km/h.
Le déraillement avait fait 36 blessés légers et le trafic sur cette ligne avait mis plusieurs semaines à revenir à la normale, les caténaires ayant été arraché sur cinq kilomètres.