Marielle de Sarnez a annoncé sa candidature à la mairie de Paris pour le MoDem. Quels peuvent être les espoirs du parti de François Bayrou dans la capitale ?
Marielle de Sarnez est de retour dans la capitale. En 2008, elle avait conduit la liste MoDem aux municipales parisiennes. Elle avait d'ailleurs été la seule élue du parti au conseil de Paris, démissionnant deux ans plus tard pour se consacrer à son seul mandat de député européen.A la rescousse
Le bras droit de François Bayrou est donc de retour. Un retour qui s'apparente peut-être à une mission de sauvetage. Car, le MoDem a perdu de sa superbe électorale à Paris. En 2008, une partie de la campagne avait tourné autour de son choix pour le second tour. Marielle de Sarnez avait refusé la main tendue de l'UMP mais n'avait pas réussi à convaincre Bertrand Delanoë de s'allier avec elle.
Le sort des candidats MoDem avait varié selon les arrondissements. Si Corinne Lepage avait manqué la qualification au second tour à quelques voix près dans le 12 ème, Philippe Meyer, le célèbre journaliste avait pu se maintenir dans le V ème.
Mais depuis, le MoDem décline dans la capitale. 8,31% aux européennes de 2009, 3,96% aux régionales de 2010 et 3,24 % aux dernières législatives. Certes François Bayrou obtient 9,34% à Paris à la présidentielle de 2012. Mais cinq ans auparavant, il réalisait 20%, créant une véritable surprise.
Il est néanmoins inimaginable pour le parti de François Bayrou de ne pas participer au scrutin de l'année prochaine. "On a des élus sortants, on une approche spécifique, on a un électorat. On a toute légitimité de défendre notre point de vue auprès des parisiens", explique Jean-François Martins, qui a succédé à Marielle de Sarnez au conseil de Paris.
Il manquait juste la figure pour incarner ce mouvement. Ce qui explique le retour de Marielle de Sarnez, personnalité publique relativement connue et qui a déjà fait campagne. Selon le dernier sondage publié, elle est créditée de 6 à 7% suivant le candidat UMP testé. Au MoDem, on veut y voir un signe d'encouragement alors qu'elle s'était éloignée des affaires de la capitale sur le mode : "les parisiens ne l'ont pas oubliée".
Avec qui ?
Mais une campagne des municipales à Paris, c'est aussi des listes dans les 20 arrondissements et pas seulement une tête d'affiche. Sur France 2, Marielle de Sarnez évoque le besoin de faire émerger de "nouvelles têtes". Une nécessité car à l'image d'Eric Azière, conseiller politique de l'ombre ou de Stéphane Cossé, ancien président de la fédération Modem de Paris, beaucoup de cadres ou de candidats lors de précédentes élections ont rejoints l'UDI de Jean-Louis Borloo.
Autant de têtes de pont possibles pour une alliance électorale centriste, sauf que l'UDI se range dans la même majorité que l'UMP, ce qui n'est pas le positionnement de François Bayrou.
L'UDI n'a pas défini encore sa stratégie électorale : alliance au premier tour avec l'UMP ou liste unique. En annonçant sa candidature aujourd'hui, Marielle de Sarnez veut avant tout rappeler que le Modem existe dans le paysage politique parisien, mais aussi peut-être pousser l'UDI dans les bras de l'UMP afin de dégager l'espace.
Car, la présence de deux listes d'inspiration centriste au premier tour s'apparente à un suicide collectif étant donné les règles du scrutin: 10% pour pouvoir se maintenir au second tour, 5% pour pouvoir fusionner avec une autre liste. Règle valable pour chaque arrondissement.
Ce matin, Marielle de Sarnez parle au futur. Elle ne fera sa déclaration officielle de candidature que dans quelques semaines, en espérant que la situation à droite soit plus dégagée afin de tenter de répondre plus clairement aux interrogations sur les possibilités d'alliances électorales.