A Paris, une primaire UMP mais pour quoi faire ?

Six candidats participeront à la primaire UMP qui désignera le candidat du parti pour la mairie de Paris. La campagne est lancée. Comment débattre sans se déchirer ? Décryptage.

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 "Si on veut faire des photos, il faut attendre que tous les candidats soient là". 

Fair play obligatoire

Antoine Rufenacht prend très à coeur son rôle d'autorité morale de la primaire qui va désigner le candidat UMP à la mairie de Paris. Assurer une campagne fair-play.

Mais, au siège de la fédération UMP de Paris , la dizaine de journalistes présents veut sa photo de famille. Alors tant pis, si Rachida Dati retenue au parlement européen, est absente, un photo call qui ne dit pas son nom se met en place. A l'improviste, un peu en douce, pas très bien organisé. 

Une anecdote qui a valeur de métaphore pour la campagne de cette primaire. Cadrée mais pas trop. 

Les cinq candidats présents alors partent pour une courte promenade rue d'Alger avant de s'engouffrer dans un café pour partager le petit crème de l'amitié. Le message est limpide comme une carafe de Chateau-Lapompe. S'ils sont concurrents pour la mairie de Paris, NKM, Rachida Dati, Pierre-Yves Bournazel, Chenva Tieu, Jean-François Legaret et Franck Margain ne sont pas des adversaires politiques. 

Le contre-exemple Copé/Fillon

Comment alors se différencier alors sans se déchirer ? "Ne vous en faîtes pas. Il y a des sujets sur lesquels on n'est pas d'accord", répond Nathalie Kosciusko-Morizet.

"Il y a des différences, mais ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise, ça c'est sûr. Au bout du compte, on sera tous ensemble", tempère Pierre-Yves Bournazel, qui il y a encore un mois tirait à boulets rouges contre le parachutage de NKM.

Un nouveau grand moment d'hypocrisie consensuelle ? Sans doute, mais aussi quelques accents de sincérité. 

Car, le contexte actuel pousse au rassemblement.

Tout a été fait dans cette primaire pour avoir un grand nombre de candidats. Au-delà d'une stratégie de neutralisation et de dispersion des voix, il s'agissait aussi d'éviter de revivre le duel fratricide Copé/Fillon de la campagne pour la présidence de l'UMP. Cela peut-il se reproduire pour Paris ? 

"Non, surtout pas", répond Jean-François Legaret. "Ce ne sont pas les mêmes enjeux, ce ne sont pas les mêmes personnalités. En dehors de Nathalie Kosciusko-Morizet, nous ne sommes pas des vedettes de la politique nationale. En toute modestie", poursuit-il. Rachida Dati appréciera. 

Le contexte Cahuzac

Au-delà du résultat, l'enjeu de cette primaire est aussi la mobilisation des parisiens, puisque le vote électronique sera ouvert à tous. L'affaire Cahuzac et ses conséquences ne risquent-elles pas de démobiliser les électeurs

"Ca sera un peu plus compliqué, c'est clair", juge Franck Margain. "Nous ne sommes pas dans une période favorable aux politiques. Mais moi qui vient de la société civile (il es banquier ndlr), je peux faire entendre un message différent qui montre qu'on peut faire de la politique sans que cela soit une carrière", ajoute le conseiller régional d'Ile de France, proche de Christine Boutin. 

Pour leurs dossiers de candidature, les six protagonistes n'avaient pas à publier leur patrimoine, mais Nathalie Kosciusko-Morizet s'est engagé à le faire si elle était désignée cette candidate. 

"Ca va bien se passer cette primaire", espère Antoine Rufenacht en quittant le siège de la fédération UMP de Paris. 

Les candidats vont partir faire campagne chacun de leur côté. Ils se retrouveront une nouvelle fois tous ensemble pour un grand débat sur France3 Ile de France le 26 avril.

>> Voir le sujet de Daïc Audouit et de Pierre-Julien Quiers :




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