L’exploitant de Disneyland Paris et deux anciens gendarmes comparaissent ce mercredi devant le tribunal correctionnel de Meaux. La justice leur reproche d’avoir enquêté sur le passé judiciaire de 3000 futurs employés du parc.
A partir de 1997, la direction de Disneyland Paris aurait décidé de faire appel à d’anciens gendarmes après le viol d’un visiteur et des menaces terroristes. Moyennant 36 000 € par an, l’ancien gendarme était chargé de rechercher les antécédents judiciaires des candidats à l’embauche.
Pour avoir accès à ces données, l’ancien fonctionnaire faisait appel à un collègue en poste au service technique de recherche judiciaire à Rosny (Seine-Saint-Denis). Ainsi les fichiers du Stic de la police (Système de traitement des infractions contestées) et le Judex de la gendarmerie (système judiciaire de documentation et d'exploitation) étaient consultés avant chaque nouvelle embauche.
C’est en 2004 que ces pratiques cessent suite à « une prise de conscience » des nouveaux dirigeants du site de Marne-La-Vallée. Le porte-parole d’Euro Disney explique que « ces pratiques n’avaient pour but que de garantir la sécurité des salariés et des 10 millions de visiteurs qui se rendent au parc chaque année ».
En 2010, le tribunal de Versailles s’était déjà penché sur une affaire similaire. Des peines allant jusqu’à huit mois de prison ferme avaient été prononcées. Parmi les gendarmes accusés, un des deux gendarmes impliqués dans l’affaire Euro Disney avait été condamné à huit mois de prison avec sursis et de 4000 euros d’amende.
>> Voir le reportage de Farid Benbekaï et Daniel Petitcuenot