La victoire de Marseille samedi a gonflé d'enjeux le choc Lyon-Paris SG de dimanche soir en clôture de la 36e journée de L1: le PSG doit l'emporter pour être officiellement champion, l'OL aussi pour conforter sa position sur le podium et encore viser la 2e place.
Un succès parisien donnerait immanquablement l'impression d'une informelle passation de pouvoirs, entre le meilleur club des années 2000 et celui qui, bâti à grand renfort de millions qataris, compte bien imposer sa propre hégémonie.
Un nul ou une défaite ? Le PSG n'aurait alors plus que cinq ou quatre points d'avance sur Marseille et étirerait encore un peu plus le suspense, mais pourrait du coup décrocher le troisième titre de champion de son histoire le week-end suivant dans son Parc des Princes, face à Brest.
Quel PSG se présentera à Gerland ? Il est apparu très nerveux ces derniers temps, entre péripéties disciplinaires (série d'expulsions et coup d'épaule de Leonardo) et difficultés face aux "petits" (succès 1-0 contre Troyes et Evian, nul 1-1 à domicile face à Valenciennes).
L'entraîneur parisien assure que ses troupes en ont fini avec les escarmouches arbitrales car officiera dimanche "un arbitre de niveau international (Stéphane Lannoy, ndlr) et nous serons calmes et tranquilles pour laisser à l'arbitre la possibilité de bien travailler".
Mais l'incertitude liée à son propre avenir demeurera, puisque l'Italien n'en dira rien après le match, lui qui "hésite encore" et attend un rendez-vous avec sa direction après la fin du championnat.
Lyon regarde devant et derrière
Fébriles face aux "petits", les Parisiens ont aussi l'habitude de répondre présent dans les grands rendez-vous cette saison. Leur victoire contre Lyon en fin de phase aller (1-0 le 16 décembre) les avait d'ailleurs propulsés vers le titre honorifique de champion d'automne, et ils ont signé récemment un beau 3-0 face à Nice.
Ancelotti devra composer sans trois joueurs suspendus (Sirigu, Thiago Silva et Verratti) et un blessé (Lucas), mais récupère Beckham et surtout Thiago Motta, qui ont purgé leur suspension.
Côté lyonnais, l'équipe reste sur quatre matches sans défaite et animée d'un "autre esprit", selon Rémi Garde, que celui qui avait présidé à leurs trois revers consécutifs, qui avaient permis à l'OM de prendre le large. Gomis et Gourcuff reviennent en grande forme.
En haut lieu, on prend cette rencontre avec gourmandise. "C'est un match formidable d'enjeu, tel qu'on pouvait l'imaginer en début de saison, se félicite Jean-Michel Aulas. Peu de spécialistes croyaient en notre équipe. Nous arrivons à ce match entre un PSG qui de toute façon sera champion et une équipe lyonnaise qui lutte pour une place sur le podium. Il ne faut pas oublier que d'un côté il y a 350 M EUR de budget et de l'autre 120 M EUR. C'est donc déjà formidable que l'OL en soit là".
Pour le président lyonnais, seule la participation à la phase de groupes de C1 compte, d'autant plus après une saison sans, qui a entraîné un plan drastique d'économies.
Et elle n'est pas encore garantie: Nice, en cas de victoire chez le relégable Evian dimanche après-midi, reviendrait à hauteur de l'OL avant le choc dominical (l'OGCN disposant néanmoins d'une différence de buts largement défavorable, +13 contre +22)...
Cela ouvrirait la voie à un Nice-Lyon lourd d'enjeux le week-end suivant, avec au premier plan l'entraîneur azuréen Claude Puel, toujours en conflit avec son ancien club devant les Prud'hommes.
Une défaite lyonnaise dimanche soir, et les poursuivants menaceront. Un nul, et l'OL serait relégué à six longueurs de l'OM et n'aurait donc plus son "destin entre (ses) mains", l'objectif édicté par Rémi Garde vendredi. Autant dire que la victoire sera cruciale pour Lyon, aussi.