La direction de l'AP-HP (Assitance publique-Hôpitaux de Paris) a annoncé mardi que les urgences de l'Hôtel-Dieu, plus ancien hôpital de Paris, fermeraient le 4 novembre.
En dépit des protestations syndicales et politiques, les urgences de l'Hôtel-Dieu, le plus ancien hôpital de Paris, fermeront le 4 novembre, a annoncé mardi la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), tournant une page de l'établissement historique.
"Le 4 novembre prochain, nous pourrons nous organiser différemment sur la prise en charge des urgences au centre de Paris, par la répartition des flux d'urgences dans les autres services" des hôpitaux de Cochin, La Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine et Lariboisière, a précisé à l'AFP la directrice de l'AP-HP Mireille Faugère.
Par ailleurs, pour les cas moins graves, une maison médicale ouverte 24h/24, permettra de recevoir les patients sans rendez-vous au tarif de la Sécurité sociale, et d'assurer "une prise en charge de qualité au centre de Paris", selon elle.
"Les personnes qui viennent à pied seront accueillies comme aujourd'hui à l'Hôtel-Dieu en situation d'urgence: soit en consultation sans rendez-vous, soit, si c'est un peu plus grave, le véhicule du SMUR (Service mobile d'urgence et de réanimation) présent 24h/24 les amènera directement à Cochin", a détaillé Mme Faugère.
Cette fermeture qui devait être progressive se fera finalement "en une seule fois", a-t-elle précisé. "Rien ne change jusqu'au 4 novembre, et à cette date, le samu et les pompiers dirigeront les patients vers les autres hôpitaux. Nous ouvrirons alors la maison médicale 24h/24".
En novembre, la CME, instance au rôle majeur dans la politique médicale des hôpitaux, s'était prononcée pour la fermeture progressive en 2013, invoquant des raisons de sécurité pour les patients.
En raison de sa proximité avec la préfecture de police de Paris, l'Hôtel-Dieu dispose également d'un service spécifique aux urgences médicales judiciaires (42.000 patients en 2011). Mais la nouvelle organisation "prévoit le maintien" de ces activités, selon Mme Faugère.
Les urgences d'ophtalmologie (30.000 patients par an) devraient quant à elle être transférées "plutôt en 2015".
La vente du siège de l'AP-HP en projet
Une vaste restructuration a déjà entraîné le transfert de plusieurs services vers l'hôpital Cochin, option préférée à une rénovation jugée trop onéreuse. Les services de chirurgie thoracique, de pneumologie et de réanimation ont été transférés récemment.
Doivent suivre la médecine interne après la fermeture des urgences, ainsi que la diabétologie.
La direction de l'AP-HP souhaite faire de l'établissement un grand centre de recherche et d'enseignement, privé de lits d'hospitalisation, et qui abriterait également un musée et les locaux administratifs de l'AP-HP.
Actuellement, le siège de l'AP-HP est situé avenue Victoria (IVe arrondissement). Sa vente pourrait financer une partie du projet évalué à 150 millions d'euros.
Mais la décision n'est pas arrêtée et pourrait devenir un enjeu des élections municipales en 2014. Le maire de Paris Bertrand Delanoë (PS), dans une lettre à Mme Faugère, s'était dit en octobre "personnellement très attaché" au maintien des urgences. Les syndicats ont manifesté à plusieurs reprises contre leur fermeture aux côtés d'élus de gauche, redoutant l'engorgement des autres services d'urgences et la disparition à terme de ce site emblématique de la capitale. Une partie du personnel "restera à l'Hôtel-Dieu" et une partie "ira vers d'autres services de soins de l'Assistance publique", a souligné Mme Faugère, sans être en mesure de chiffrer les personnes concernées.
L'AP-HP va "mettre en place des dispositifs d'accompagnement des mobilités" et cela "se fera évidemment sur la base du volontariat", a-t-elle précisé.