Nanterre dispute ce soir une demi-finale de playoff face au champion de France en titre, Chalon sur Saône. Match retour après l’avoir emporté lundi, 84 à 81. Les joueurs sont à une victoire de la finale de pro A.
Mercredi soir, de petits hommes verts ont rendez-vous avec l’histoire. Avec un h minuscule, comme la taille de ce club à ses tout débuts. Issu d’un patronage né entre les deux guerres, la Jeunesse Sportive des Fontenelles de Nanterre n’est longtemps resté « qu’un » club de quartier.
Pascal Donnadieu
En 1987, alors que la JSF Nanterre évolue au plus petit niveau départemental, arrive Pascal Donnadieu. Ancien joueur, il s’est longtemps râpé les genoux sur le sol en béton du terrain de basket derrière l’église avant de devenir entraîneur. Son père – Jean Donnadieu – est en outre le président du club depuis 10 ans.
C’est alors que commence une irrésistible ascension. Marche après marche, la JSF Nanterre va monter de division en division. Doucement, mais sûrement, sans jamais trébucher, le club franchit tous les niveaux. Départemental, Régional, National, jusqu’à cette saison épique de l’année 2011 et l’accession en pro A. L’élite du Basket Ball en France.
Pascal Donnadieu est toujours là. Il est devenu entraîneur professionnel.
Les Playoffs
Deuxième plus petit budget du championnat, doté d’une salle sous-dimensionnée par rapport aux autres parquets (1500 places), le club de Nanterre n’entend pas – pour autant - rester poliment à jouer les seconds rôles ; ce n’est pas dans son ADN.
En 2012, le club alterne les bons et les mauvais résultats, mais arrive, presque à la surprise générale, à atteindre la 8e place du classement, synonyme de qualification pour les phases finales, les Playoffs. Une première, évidemment.
Mais voilà, le principe est simple dans ce tournoi de fin de saison, le 8e affronte le 1er du classement. En l’occurrence Gravelines-Dunkerque, mastodonte de la proA. Logiquement, personne ne donne cher de la peau du nouveau venu. Ça tombe bien, le statut d’outsider, c’est ce que Nanterre préfère.
La surprise Gravelines
Le 13 mai 2013, alors que le PSG rate sa fête au Trocadéro, Nanterre fait sensation. 101 à 95 sur le parquet de Gravelines, presque un score de NBA. Les petits hommes verts célèbrent leur victoire devant un public du Nord médusé que son champion soit éliminé. Et deux jours plus tard, ils recommencent. Nouvelle fessée, mais à domicile. Nanterre 88, Gravelines 68. Personne ne pouvait y croire, à tel point que le diffuseur officiel de la compétition n’avait même pas prévu de retransmettre cette rencontre. A la surprise générale, Nanterre se qualifie en demi-finale des playoffs.
En route pour la finale ?
Cette fois, l’adversaire qui s’annonce est un autre gros morceau. Chalon sur Saône, champion de France en titre, avec la furieuse envie de le rester. Mais là encore, le petit poucet de pro A se révèle être un sacré caillou dans les baskets. 84 – 81. Du côté de Dijon, on retrouve les mêmes visages incrédules dans les tribunes. Les mêmes regards d’incompréhension. Ce n’était pas ce qui était prévu, et pourtant, la réalité est là : avec cette victoire en poche, les joueurs de Nanterre ne sont plus qu’à une marche de la finale. Il leur suffit, désormais, de prendre à nouveau le meilleur sur Chalon, ce soir, chez eux, dans leur Palais des sports. C’est loin d’être une formalité, mais c’est loin d’être impossible.
A 20h30, le coup d’envoi de cette demi-finale retour sera donné. 90 minutes plus tard, on saura si les petits hommes verts de Nanterre ont réussi à être à l’heure au rendez-vous avec l’Histoire. Avec un H majuscule cette fois, comme leur parcours.