Une centaine de sans-papiers logés dans un hangar insalubre à Paris

Environ 85 sans-papiers, expulsés début avril d'un squat de Gentilly (Val-de-Marne), vivent dans un hangar insalubre situé dans le XIIIe arrondissement de Paris, a constaté mardi une journaliste de l'AFP.

Plusieurs associations, qui ont formé un comité de soutien, déplorent des conditions de vie "intolérables" et "inhumaines" pour ces personnes qui y sont installées depuis plus de deux mois.

Ces sans-papiers, originaires d'Afrique de l'Ouest, ont été relogés le 4 avril dernier dans cet abri en tôle, situé à Paris mais appartenant à la ville de Gentilly, après avoir été expulsés d'un entrepôt qu'ils occupaient depuis un an dans cette commune.

L' abri proposé dans l'urgence par la mairie communiste de la ville devait être provisoire mais la situation dure maintenant depuis plus de deux mois, déplore leur comité de soutien,  réunissant une dizaine d'associations dont la Ligue des droits de l'homme du 94, la fédération de l'éducation FSU ou le Réseau éducation sans Frontières.

Dans le hangar coincé entre le cimetière de Gentilly et le périphérique, les sans-papiers, des hommes âgés de 20 à 40 ans, ont installé au sol des dizaines de matelas récupérés dans la rue. Aux murs, sont accrochés sacs à dos et paires de chaussures. Dans la cour, un tas d'ordures.


"Dans l'ancien entrepôt où nous étions, c'était mieux. Il y avait le chauffage, l'électricité. Ici, il y a un seul toilette pour 85 personnes, un seul robinet d'eau, nous sommes restés 17 jours sans électricité", raconte un homme qui préfère rester anonyme. "C'est dur mais on fait avec",  ajoute-t-il.
"Ce qui choque énormément, c'est la situation humaine qui est invivable. Il n'y a pas de mots", déplore Danielle Gevrey, membre du comité de soutien.
"La première chose à faire est de trouver une solution d'hébergement", explique-t-elle.
"Cela peut passer par le droit de réquisition mais pour l'instant on ne trouve rien."
Dans un communiqué, le comité demande à la mairie de Gentilly "de prendre ses responsabilités" en réquisitionnant un bâtiment.
"Quel bâtiment ?", répond-on dans l'entourage de la maire Patricia Tordjman. "Nous à Gentilly, on ne peut pas trouver de solution, nous n'avons aucun moyen d'héberger ces personnes sur la ville."
"Mme Tordjman a toujours pris ses responsabilités. Elle est intervenue auprès de (la ministre du Logement) Cécile Duflot ainsi qu'auprès de la préfecture. Il y a eu des propositions de faites par la préfecture pour certaines personnes mais elles ont été refusées car ils ne voulaient pas se séparer," affirme-t-on au cabinet du maire.

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