Une perquisition a eu lieu lundi matin dans le bureau du député-maire socialistede Sarcelles (Val-d'Oise) François Pupponi, dans le cadre d'une enquête portant sur de possibles abus de bien sociaux instruite par le parquet de Pontoise.
La perquisition, menée par des enquêteurs de la brigade financière de la police judiciaire de Versailles, a visé notamment les services financiers de la mairie et le bureau du maire, a précisé l'avocat de M. Pupponi, Me Jean-Dominique Lovichi.
"La perquisition a duré quelques heures. Elle s'est déroulée dans un climat serein", a assuré l'avocat. "On est dans le cadre des fouilles archéologiques relatives au dossier de la SEM chaleur", a-t-il ajouté. Contactée par l'AFP, une source proche du dossier a confirmé cette perquisition, ainsi que son objet.
François Pupponi, qui a succédé à Dominique Strauss-Kahn à la mairie de Sarcelles en 1997, est visé depuis 2008 par une enquête préliminaire portant sur sa gestion de la SEM Chaleur, société d'économie mixte chargée du chauffage de quelque 40.000 Sarcellois.
Le député-maire est soupçonné d'avoir utilisé la carte bleue de la SEM Chaleur à des fins personnelles, entre 2004 et 2006. Selon une source judiciaire, les dépenses incriminées concernent principalement des notes de restaurant et des nuits d'hôtel, à Paris ou en province.
Dans un rapport de synthèse remis en septembre 2011 au parquet de Pontoise, la brigade financière de Versailles avait chiffré à 25.800 euros les sommes "indûment dépensées" par M. Pupponi. "Il ressort de la présente enquête que M. Pupponi puisse faire l'objet de poursuites du chef d'abus de biens sociaux", écrivaient les policiers dans ce document.
François Pupponi a toujours démenti avoir utilisé frauduleusement la carte bancaire, assurant que les notes de frais incriminées étaient liées à son activité de président de la SEM, dont des négociations de contrats, fonction pour laquelle il n'était pas rémunéré.
Selon une source proche du dossier, "l'enquête a effectivement mis au jour des utilisations litigieuses de carte bleue, des dépenses pas toujours bien justifiées", mais pas "de dysfonctionnements généralisés dans la gestion de la SEM Chaleur" ni "d'emplois fictifs", comme l'avait assuré une lettre anonyme à l'origine de l'affaire.