Les réactions se multiplient sur l'ouverture ou non des magasins le dimanche, alors que plusieurs ministres se sont réunis autour de Jean-Marc Ayrault à Matignon pour plancher sur le sujet.
Les ministres Sylvia Pinel (Commerce), Pierre Moscovici (Economie), Michel Sapin (Travail) et Benoît Hamon (Economie sociale et solidaire) ont entamé cette réunion autour du Premier ministre vers 09H30.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, a affirmé lundi qu'il n'était "pas question" de toucher au "principe du repos dominical", juste avant la réunion convoquée à Matignon sur ce sujet.
"Il existe une règle", qui est "le principe du repos dominical, et "il n'est pas question de toucher à cette règle" autorisant déjà des exceptions, a cependant
assuré M. Sapin avant cette réunion. "J'espère que les ministres diront tous qu'ils sont contre le travail dominical, je n'ai aucun doute", a dit M. Sapin, lors d'un rendez-vous organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).
Dimanche matin, cinq magasins Castorama et neuf Leroy Merlin ont ouvert leurs portes malgré l'ordonnance du tribunal de commerce de Bobigny, en date de jeudi, les menaçant d'une astreinte de 120.000 euros par magasin et par jour s'ils ne cessaient pas d'ouvrir le dimanche.
Pour justifier leur bravade, les directions de deux groupes avaient dénoncé l'"imbroglio hallucinant" qui règne entre les différentes autorisations d'ouverture et dérogations.
Les réactions s'enchaînent et se déchaînent autour du débat sur l'ouverture ou non du dimanche.
Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a appelé lundi le gouvernement à clarifier les règles régissant le travail du dimanche, en rappelant qu'à ses yeux, celui-ci doit rester "l'exception". "La règle, c'est la fermeture"', a plaidé sur RTL M. Mailly. "Les ouvertures ne peuvent être que des exceptions et des dérogations acceptées", c'est-à-dire via la "négociation, et que ce soit prévu par la loi", a-t-il ajouté.
"Si on commence à dire "on généralise tout", "on banalise tout", d'abord ces salariés qui travaillent le dimanche, ils n'auront pas un euro de plus", a-t-il expliqué. "Nous, on dit, quand il y a un travail du dimanche, on doit être payé au double".
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, interrogée lundi sur l'ouverture de magasins la veille malgré l'interdiction prononcée par la justice, a dit comprendre "la réaction" face à la loi actuelle. "Je comprends cette réaction, cette incompréhension vis-à-vis de la loi telle
qu'elle est aujourd'hui", a déclaré sur RTL la députée et ex-ministre.