Le Comité d'Ile-de-France a décidé d'exclure du championnat pour le reste de la saison l'équipe des cadets de rugby de Sarcelles (Val-d'Oise). Les joueurs avaient provoqué une rixe contre une équipe adverse. Le maire juge cette décision "scandaleuse".
"Il a été décidé de la mise hors championnat de l'équipe jusqu'à la fin de la saison et de la suspension de six joueurs de 6 à 12 semaines""La mesure prise par la commission de discipline n'a pas été facile à prendre, mais il fallait des sanctions exemplaires et immédiates, sans laxisme".
C'est la déclaration de Jean-Louis Boujon, président du Comité d'Ile-de-France de rugby.
La sanction est tombée un peu plus d'un mois après les faits. Le 12 octobre, une bagarre, provoquée par l'équipe des cadets (15/16 ans) du Val d'Oise, avait éclaté après une rencontre contre les joueurs de Senlis (OIse) au moment où ces derniers regagnaient leur car. Une trentaine de personnes, certaines venues des cités avoisinantes, "avaient littéralement lynché" certains des joueurs de l'Oise, faisant quatre blessés légers, selon le président du club visiteur Guy Moraux.
Cinq plaintes des parents de joueurs avaient été déposées aux commissariats de Senlis et Chantilly pour agressions et violences et "dans un club traumatisé", selon M. Moraux, les adolescents victimes de violences étaient allés consulter des psychologues.
François Pupponi, maire PS, s'insurge
François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles et député du Val-d'Oise, a fait part de son indignation à l'AFP. "Je trouve la réaction de la Fédé (de rugby) complètement disproportionnée: d'accord il y a eu un problème, mais exclure tout un club! Il y a deux poids, deux mesures" a-t-il dit.
"Quand c'est un club de banlieue, on tape dessus, ce n'est pas la première fois que la fédé se comporte comme cela. On essayait de sortir les gamins d'une situation sociale difficile et maintenant, ils ne vont plus au rugby, ils vont dans la rue. C'est comme cela qu'on veut éviter que les jeunes basculent ? C'est un scandale", a-t-il ajouté.
Interrogées par l'AFP, ni la Fédération française de rugby (FFR) ni la présidence du club de Sarcelles n'étaient en mesure de commenter l'information.