Les conseils amicaux de Jean-François Legaret à Nathalie Kosciusko-Morizet

Jean-François Legaret est arrivé deuxième lors de la primaire UMP qui a désigné Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour France 3 Paris, le maire du 1er arrondissement sort de son silence. Comment juge-t-il la campagne de NKM ? Quels conseils lui donnerait-il ? 

Tiens ! Si on allait voir Jean-François Legaret. Une idée pas plus idiote qu'une autre. Après tout, au printemps dernier, le maire du 1er arrondissement est arrivé deuxième de la primaire UMP qui désignait son candidat pour la mairie de Paris, avec un peu plus de 20% des voix. Et c'est vrai que depuis on l'entend peu. Il n'appartient pas au premier cercle de Nathalie Kosciusko-Morizet. Il fait campagne, tranquille, dans son 1er arrondissement dont il est maire depuis 2001. Loin des turbulences de la droite parisienne, un arrondissement sans enjeux. A-t-il des conseils à prodiguer à NKM ? 

Comment jugez-vous le programme d'Anne Hidalgo annoncé ce dimanche matin ?

Jean-François Legaret : "On oscille entre les redites et les reniements. Alors, on veut bâtir, une image nouvelle de ville monde qui s'adresse à la planète et qui ne s'adresse pas aux besoins quotidiens des parisiens. Il n' y a pas de réponse en matière de sécurité, de propreté ou de circulation.C'est une ville parc d'attractions.  Je ne vois rien d'essentiellement nouveau. Ce que je vois surtout, c'est une lacune colossale, abyssale. C'est l'absence de toute proposition pour diminuer les dépenses. On voit une proposition de dépense supplémentaire de 7,5 milliards.  Aucune proposition pour faire des économies". 


Quel regard portez-vous sur la campagne de NKM ? Est-elle mauvaise ou décevante comme l'estiment certains observateurs ?

Jean-François Legaret : "C'est vrai qu'il y a eu un trou d'air, comme on dit, en novembre. Mais je ne porte pas un jugement aussi sévère. Ce qui compte dans une campagne; ce sont les thématiques et les rythmes de ces thématiques. Ce n'est pas un 100 mètres. C'est une course de fond. Elle sera jugée à l'arrivée. Moi, je pense qu'elle a eu raison globalement d'utiliser les thèmes de la fiscalité, au moment de l'arrivée des feuilles d'impôts. La sécurité les parisiens nous en parlent tous les jours. La troisième thématique, elle nous a été donnée par le maire de Paris lui-même: ce sont les rythmes scolaires. C'est cela pour l'instant les grandes thématiques. Il faut qu'il y en ait d'autres. Il faut du renouvellement.

On mettra toujours en relief un propos excessif ou un petit peu décalé. Madame Hidalgo fait aussi des petites erreurs. Je sais bien qu'aujourd'hui sur les réseaux sociaux, on ne parle plus que de cela, qu'on adore les petites phrases. Mais au moment de voter, les parisiens votent en fonction de ce qu'ils savent des options des candidats même si des questions de casting jouent

Nathalie Kosciusko-Morizet a-t-elle assez pris en compte le mode de scrutin parisien dans sa stratégie de campagne ?

Jean-François Legaret : "J'ai beaucoup de mal à l'expliquer aux responsables des  états-majors. On imagine toujours dans les cercles stratégiques, qu'à Paris, il suffit d'avoir une championne qui crée une dynamique et qui entraîne toutes les troupes derrière elle et que c'est comme cela qu'on gagne. C'est beaucoup plus complexe. Il y a vingt élections qui se déroulent le même jour. Chacune de ces élections a sa logique et son indépendance, répond à des sociologies différenciées.

La grande difficulté c'est qu'on ne peut pas faire 20 campagnes différentes. Il faut faire la même campagne pour tous mais il faut avoir une autre offre politique que sur le plan global. Les candidats dans les arrondissements ne sont pas interchangeables. Lors de mes premières discussions avec Nathalie, j'ai fortement insisté  pour qu'elle prenne en compte cette réalité. Il y a encore un peu de chemin à faire".  

Devrait-t-elle plus s'appuyer sur vous ?

Jean-François Legaret : "Je fais ce que NKM me demande de faire. J'ai animé à sa demande un groupe de travail sur les finances et le budget. Nous avons proposé un projet de rééquilibrage avec un milliard d'économies sur la mandature. C'est quand même une responsabilité d'une certaine importance. Si elle veut s'appuyer sur moi, j'essaierai d'être assez fort pour porter sa candidature. Je souhaite vraiment qu'elle gagne. J'ai une vraie envie de changement. Mais, je ne suis responsable que du plus petit arrondissement, où il n' y a qu'un seul siège de conseiller de Paris. Ce n'est pas avec le résultat du 1er arrondissement qu'on pèsera très lourd dans la bascule des chiffres arithmétiques. Ma responsabilité est très limitée (rires)"


Bertrand Delanoë a annoncé que Nelson Mandela devrait donner son nom au futur jardin des Halles. Qu'en pensez-vous ?

J'y suis très favorable. Ca me semble une très belle idée. Je l'ai dit au directeur du cabinet du maire vendredi. La question de gestion du calendrier est un peu complexe. Le maire de Paris doit inaugurer avant le 31 décembre, le bout de jardin des Halles qu'on est en train d'essayer d'achever avec beaucoup d'efforts des jardiniers. Ce sera pas tout à fait à la hauteur de la personnalité de Nelson Mandela de lui attribuer ce bout de jardin au pied d'une Canopée loin d'être achevée. On pourrait se donner un peu plus de temps et le faire dans des conditions conformes à la dimension du personnage"



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