La brigade criminelle et des stupéfiants a démantelé, dans les Yvelines, après six mois d'enquête, un trafic international de 4x4 haut de gamme volés en région parisienne qui alimentait des pays de l'Est.
Un Ouzbèke et un Bélarusse ont été mis en examen et écroués mercredi dernier, 4 décembre, pour association de malfaiteurs, vols et recels en bande organisée. Ces hommes de main très discrets étaient chargés par une tête de réseau basée au Bélarus de voler des véhicules de modèles bien précis et de les "remaquiller" avant de les envoyer incognito à destination des marchés bélarusse et lituanien.
Ils ont été interpellés en pleine séance de "maquillage" de belles voitures dans un hangar en Eure-et-Loir, garage clandestin où les enquêteurs ont retrouvé du matériel pour refrapper les numéros de série des véhicules. A leur domicile, les policiers ont mis la main sur des brouilleurs GPS, des clefs universelles permettant d'ouvrir une voiture en douceur et des boîtiers de reprogrammation pour démarrer des véhicules sans clef.
"C'est une organisation paramilitaire, très bien structurée", a décrit le commissaire Thomas Boudault, chef de la sûreté départementale des Yvelines.
L'affaire a débuté en juin 2013 quand une entreprise de géolocalisation de véhicules détecte un signal émis par un véhicule signalé volé, depuis un hangar aux Claye-sous-Bois (Yvelines) et prévient la police.
Sur place, les fonctionnaires découvrent 10 véhicules haut de gamme (Lexus, Honda CRV, Toyota Rav 4) mais aussi du matériel pour modifier l'affichage des tableaux de bord vers l'alphabet cyrillique.
Après plusieurs mois de surveillance, les enquêteurs découvrent en octobre le vaste hangar de maquillage des véhicules en Eure-et Loir.
Les véhicules, repérés au gré des commandes passées depuis le Bélarus, étaient volés dans la rue la nuit, dans les beaux quartiers de Paris (XVIe et VIIIe) ainsi que dans les communes cossues des Hauts-de-Seine, du Val-de-Marne et des Yvelines. Ils transitaient ensuite par l'Allemagne, munis de faux papiers, avant d'être livrés pour les marchés lituanien et bélarusse. Le trafic durait depuis au moins deux ans et pourrait être considérable.
Les enquêteurs ont fait un rapprochement avec la découverte en mars 2012, en Seine-et-Marne, d'un hangar rempli de 14 véhicules.
D'autres protagonistes ont été identifiés, qui ont déjà fait l'objet de poursuites ou sont recherchés pour des fait similaires en Espagne et en Allemagne. L'enquête se poursuit.
