Dimanche 26 janvier, Marine Le Pen est venue soutenir Wallerand de Saint-Just, le candidat du FN à la mairie de Paris. Elle estime "qu'il est devenu un acteur incontournable" du scrutin. Elle a évoqué également les élections européennes en Ile-de-France et son candidat en IDF, Aymeric Chauprade.
Marine Le Pen a le vapotage tranquille.
"La tendance qui voulait qu'on présente le Front National comme subissant un recul vient d'être battue en brèche par le dernier sondage sur les européennes. Il n'y a pas de perte de vitesse, ni de courbe descendante", explique la présidente du FN en commentant le sondage IFOP qui promet à son parti la première place aux élections européennes de mai prochain.
Crépage de chignons
Wallerand de Saint-Just, lui a le papotage facile aux côtés de sa présidente. Pour les municipales à Paris, les sondages placent le FN comme troisième force politique avec un score doublé par rapports aux résultats de 2008. "Wallerand de Saint-Just est un acteur incontournable de cette campagne. Il a réussi à briser le mur de la bipolarisation de cette campagne entre les soeurs jumelles, Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo", estime-t-elle dans une formule déjà mainte fois ressortie mais qui est l'équivalent parisien du célèbre UMPS.
Les péripéties de ces derniers jours, où les candidates observent un strict marquage entre elles, lui permettent d'ajouter une petite variante. "Elles font assaut d'agressivité l'une à l'égard de l'autre tout en proposant quasiment les mêmes projets. L'idée entre les deux est de savoir celle qui va présenter la même chose que l'autre mais avant l'autre", ironise Marine Le Pen en conférence de presse devant les journalistes. "Crépage de chignon", déclare-t-elle à la tribune face aux militants.
Un duel médiatique dont seraient las les parisiens. "Wallerand est susceptible d'attirer les parisiens qui voient que leurs préoccupations sont minimisées au bénéfice d'une sorte de show permanent et d'artifices de communication", conclut-elle.
L'objectif est d'avoir des élus au conseil de Paris. Pour cela, la condition nécessaire mais pas suffisante est d'obtenir plus de 10% des voix au premier tour. Les sondages, à manier avec recul pour le scrutin parisien, place le FN autour de 8. "La campagne ne fait que commencer. Jusqu'ici, c'était un échauffement. Place aux choses sérieuses et dynamiques", estime, prudent mais optimiste Wallerand de Saint-Just.
Aymeric Chauprade en guest-star
A la fin du discours de Marine Le Pen, au Pau Brazil, cabaret de l'Etoile, les têtes des listes FN dans chaque arrondissement viennent l'entourer à la tribune. Un intrus s'est glissé parmi elles. Il s'agit d'Aymeric Chauprade qui conduira la liste frontiste aux européennes en Ile-de-France. C'est un géopolitologue, dernière recrue intellectuelle du FN mais qui n'est pas encore connu des militants. Il va donc profiter de la campagne municipale pour se présenter et accroître sa notoriété en interne. "Il commence sa campagne en participant à l'ensemble des réunions des fédérations d'Ile-de-France", explique Marine Le Pen qui le présentera à la salle pendant son discours.
Marine Le Pen qui mène une double campagne, municipale et européenne, en même temps et non l'une après l'autre grâce à l'évocation d'un thème. "La fiscalité est le lien entre l'élection municipale de mars et l'élection européenne de mai. Je lie la fiscalité à l'austérité imposée par Bruxelles. C'est la même matrice", précise-t-elle. C'est aussi une façon de mobiliser les militants frontistes qui ne sont pas concernés par les municipales, le FN ne présentant pas de listes dans toutes les villes.
Aymeric Chauprade n'a pas prononcé de discours mais il a pu discuter quelques moments avec des journalistes et pu roder ses élements de langage vis-à-vis de ses adversaires. Sur Alain Lamassoure, tête de liste UMP aux européennes dans la région parisienne, investi officiellement samedi après un jeu de chaises musicales. "C'est un adversaire idéal. Il a fait toute sa carrière sur l'euro-fédéralisme que nous combattons.C'est l'homme de tous les clubs mondialistes", estime Aymeric Chauprade. Quant à Harlem Désir, qui conduira la liste PS. "C'est l'homme de la caste des permanents associatifs", ironise-t-il.
En 2009, aux élections européennes dans notre région, le FN avait réalisé un score catastophique de 4,4 %. En mai prochain, il espère doubler ce résultat sans trop de mal, même si Marine Le Pen assure "que c'est le résultat global sur toute la France qui comptera dans l'analyse du scrutin".