Jean-Yves Adam, haut responsable de la police parisienne placé mercredi en garde à vue dans une enquête pour corruption a été présenté vendredi
au juge d'instruction et mis en examen pour corruption.
Jean-Yves Adam, contrôleur général de 61 ans, arrivé à la préfecture de police (PP) de Paris en 2005, ancien responsable de la sécurité publique parisienne, a été interpellé mercredi matin à son domicile sur commission rogatoire d'un juge parisien.
Il a été dans la foulée placé en garde à vue dans les locaux de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices.
Il sera présenté vendredi au juge d'instruction, a indiqué la source judiciaire. Mis en examen depuis vendredi soir, M. Adam a été laissé libre sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer la profession de fonctionnaire de police, interdiction de quitter le territoire et obligation de verser une caution de 10.000 euros, selon la source judiciaire.
Une information judiciaire avait été ouverte le 21 novembre pour "corruption active et passive, violation du secret professionnel et recel, ainsi que banqueroute par dissimulation d'actifs".
"L'enquête s'intéresse notamment à sa pratique des indulgences, c'est-à-dire des demandes de classement de procédures contraventionnelles", avait indiqué mercredi une source policière.
Selon une source proche du dossier, les soupçons portent sur des faits "plus graves encore", et les enquêteurs disposent notamment "de témoignages concordants" contre ce haut fonctionnaire.
Jean-Yves Adam, qui a débuté sa carrière aux Renseignements généraux (fusionnés depuis 2008 avec la DST au sein de la DCRI), a dirigé pendant près de 8 ans, entre2005 et 2013, un important service (le 1er district) au sein de la Direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP)
de la PP. Ce district regroupe 8 arrondissements parisiens (XVIe, XVIIe, VIIIe, IXe, Ier, IIe, IIIe, IVe) et comprend notamment le secteur des Champs-Elysées et le bois de Boulogne.
En décembre, il avait été déchargé de son poste de chargé de district et s'était vu confier une mission auprès du directeur de la DSPAP, Jacques Méric.