Plusieurs professionnels de la culture se sont donné rendez-vous à Paris et dans plusieurs villes en région pour protester contre les coupes budgétaires dans leur secteur.
Ils étaient 1.000 à Paris, 100 à Marseille et le mouvement était également suivi à Metz, Bordeaux, Montpellier. A l’appel de plusieurs syndicats de salariés et d’employeurs, les professionnels de la culture défilent ce lundi pour dénoncer les nouvelles baisses sur les budgets culturels de l'État et des collectivités territoriales et s'inquiètent des conséquences de certaines dispositions du projet de loi sur la décentralisation. Au premier plan, les salariés du Théâtre Marigny menacés de licenciement, défilent le visage masqué de blanc. A leurs côtés, des représentants de la Comédie-Française, des artistes interprètes et même des journalistes.
Partie de la place de la République, la manifestation devait s'achever dans l'après-midi au Palais-Royal, non loin du ministère de la Culture. Une délégation devait entre temps être reçue par des conseillers du Premier ministre.
Parmi leurs craintes, ces employés redoutent le résultat des futures négociations de l'assurance-chômage sur les intermittents du spectacle "C'est davantage que de la crainte, c'est de la colère que nous ressentons. Pendant la campagne, François Hollande s'était engagé à sanctuariser le budget de la culture et on en est à une baisse de 3%", a dit à l'AFP Angeline Barth, secrétaire générale du Synptac-CGT (professionnels du théâtre et des activités culturelles). "Sur un budget infime comme le nôtre, c'est catastrophique. C'est l'Opéra de Paris qui perd 38 millions d'euros en trois ans sur un budget de 100 millions d'euros. Ce sont des compagnies de théâtre qui ferment", a-t-elle ajouté.
D’autres mobilisations devraient suivre au printemps. Cette première "marche", est une rare initiative unitaire puisque, au côté des salariés du spectacle (CGT, CFDT, FO, CGC, etc.), les grands syndicats d'employeurs des secteurs de la musique, de l'opéra, des orchestres et de l'art contemporain sont de la partie (Profedim, CPDO, Cipac, Synolyr, etc.).
Voir le reportage d'Isabelle Dupont et Pierre Pachoud