La quasi-totalité des députés UMP ont quitté mardi l'hémicycle en pleine séance de questions au gouvernement, furieux d'une remarque de Manuel Valls visant leur collègue parisien Claude Goasguen.
"M. Goasguen, vous en venez, vous, de l'extrême droite", a lancé le ministre de l'Intérieur au député de Paris, en réponse à une question de la droite sur lesviolences de samedi à Nantes et un présumé laxisme des forces de l'ordre face aux opposants à Notre-Dame-des-Landes.
A la droite, le ministre de l'Intérieur a encore clamé: "Contrairement à vous, nous ne sommes complaisants avec personne, vous, vous avez été complaisants avec ceux qui s'en prenaient aux valeurs de la République" lors des manifestations contre le mariage homosexuel.
Ses propos, surtout sa phrase contre M. Goasguen, ont déclenché une bronca sur les bancs de l'UMP, que le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) a vainement tenté d'interrompre.
Peu après, l'ex-président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer (UMP), resté dans l'hémicycle, a dénoncé des "propos inadmissibles, scandaleux" et appelé le ministre de l'Intérieur à "les retirer". Le député UMP Gilles Carrez a également demandé des excuses à Manuel Valls.
"Chacun peut avoir ses erreurs de jeunesse", a glissé plus tard le chef de file des députés PS Bruno Le Roux, évoquant le passé de Claude Goasguen comme membre du mouvement d'extrême droite Occident à la fin des années 1960 dans ses années étudiantes.
Bonus
Claude Goasguen, invité sur France 3 Ile-de-France le 15 janvier 2005, était revenu sur son engagement à ce qu'il appelle "la droite dure" dans les années 60. Il avait déclaré qu'il n'avait jamais appartenu à Occident mais reconnaissait en partager les idées. Il était alors président de la Corpo de droit. Voici le verbatim de l'interview, consultable sur le site InamediaPro (il faut avoir un code. Ce n'est pas en accès libre).
Claude Goasguen: "J'avais le sentiment qu'on avait perdu ce qui faisait mon attrait pour être officier de marine quand j'étais adolescent. Je lisais les romans Loti. Moi je voyais une France qui était impériale. J'avais une vision euphorique de la colonisation. Je me suis rendu compte plus tard que ce n'était pas tout à fait cela. J'avais beaucoup d'amertume de me retrouver à Assas et à Paris. Et cette amertume, je l'exprimais dans cette combativité terrible"
Je n'ai jamais été à Occident mais j'étais proche de ses idées. C'est une génération qui n'a pas beaucoup interessé. On s'est beaucoup interessé à nos amis d'extrême-gauche. C'est une génération qui a été très mal dans sa peau., comme la génération d'après-guerre. Moi j'avais beaucoup de difficultés à m'adapter à Paris. J'étais mal, j'étais très seul. Je ne connaissais personne ...."