Jean-François Copé démissionnera à partir du 15 juin de la présidence de l'UMP. Depuis ce mardi matin, un congrès extraordinaire du parti de droite se tient dans les sous-sols de l’Assemblée Nationale. La première décision importante qui en ressort est la démission de Jean-François Copé.
Cette réunion était le procès avant l’heure du député-maire de Meaux. Décidée la semaine dernière, elle doit servir à faire la lumière sur le proliférant dossier de la société de communication Bygmalion fondée par deux de ses proches, avec soupçons de fausses factures, de comptes de campagne faussés. Mis en cause de tous côtés, Jean-François Copé n’a pas eu d’autres choix que d’accepter la tenue de ce congrès extraordinaire.
La charge de François Fillon
Devant ses pairs, l'ancien Premier ministre a lu une déclaration affirmant qu'il était de la "responsabilité" de M. Copé de se "mettre en réserve pendant la durée de l'enquête et de laisser une direction collégiale conduire l'UMP jusqu'à un Congrès extraordinaire refondateur".
Faute de quoi, "je me retirerai des instances dirigeantes de l'UMP car je ne saurais cautionner une gestion qui conduit inexorablement à notre disparition", a averti le député.
Selon des participants, l'ancien secrétaire général Xavier Bertrand avait pour sa part lancé à M. Copé : "tu ne peux pas rester président, c'est une question de survie, notre présence au second tour présidentiel est en jeu, il faut vote et congrès".
NKM veut redonner la parole aux militants
Nathalie Kosciusko-Morizet a également proposé la tenue d'un congrès pour "redonner la parole aux militants". Plusieurs participants se sont ralliés à cette position, dont Alain Juppé, Christian Jacob, Jean-Pierre Raffarin, Claude Goasguen, selon l'un d'eux.
Sarkozy 'très mécontent'
L'affaire Bygmalion, "c'est l'affaire des comptes de campagne de Sarkozy", a accusé l'avocat de cette agence, Me Patrick Maisonneuve, parlant de "fausses factures".
Tout nouvel eurodéputé - ce qui lui confère une immunité face à la justice, même s'il a dit qu'il n'y recourrait pas - Jérôme Lavrilleux, jusqu'à dimanche directeur de cabinet de M. Copé, a corroboré cette version, reconnaissant en larmes que des meetings du candidat ont été indûment facturés à l'UMP. Un "dérapage" dans "l'engrenage irrésistible" de la campagne, a-t-il concédé, en exemptant Sarkozy et Copé.En attendant le Congrès d'octobre 2014
L'intérim de la présidence de l'UMP sera assuré par les anciens Premiers ministres : Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon.