Des dizaines voire des centaines de manifestants pourraient affluer samedi à Barbès dans le nord de Paris pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza, malgré l'interdiction de cette manifestation par les autorités.
A la mi-journée, des fourgons de CRS étaient déjà stationnés aux environs de ce carrefour situé près de la gare du Nord, où devait partir à 15 heures le cortège initialement prévu.
"Que la manifestation soit autorisée ou non, il va y avoir des centaines ou des milliers de jeunes qui vont converger vers Barbès samedi", prévenait vendredi Alain Pojolat, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), seul parti politique à maintenir son appel au rassemblement.
"La solidarité avec les Palestiniens doit pouvoir s'exprimer à Paris", a expliqué samedi à l'AFP Sandra Demarcq, membre de la direction du NPA, qui juge l'interdiction "illégitime et scandaleuse".
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— Pierre Puchot (@PierrePuchot) 19 Juillet 2014
La préfecture de police de Paris (PP) a interdit vendredi cette manifestation, évoquant des "risques graves de trouble à l'ordre public" après les heurts le 13 juillet devant deux synagogues parisiennes en marge d'un autre rassemblement.
Les organisateurs de la manifestation, responsables entre autres de petites organisations pro-palestiniennes, ont alors introduit un recours en urgence devant le tribunal administratif de Paris, qui l'a rejeté vendredi soir.
Flics de partout . Ordre d'embarquer.
Espoir du maintien de l'ordre...
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— Euяyanthe)) (@Lib_dexpression) 19 Juillet 2014
Leur avocat, Me Hosni Maati, avait indiqué dans la soirée que ses clients avaient l'intention de saisir le Conseil d'Etat. Mais l'institution, contactée par l'AFP, n'avait pas enregistré d'appel samedi vers midi.
Risques d'interpellations
"On compte contourner cette interdiction. On va se rassembler à Barbès et tenter de partir en cortège et de négocier avec les forces de l'ordre un parcours sécurisé", a affirmé à l'AFP Alain Pojolat, qui a négocié ces derniers jours l'organisation de la manifestation avec les autorités. "Il n'est pas question de se rendre près d'une synagogue", a-t-il souligné.
"On fera tout pour que les débordements ne se fassent pas. On est en lien avec d'autres organisations, qui sont dans le même esprit. Mais aujourd'hui, ce n'est pas nous qui mettons le feu aux poudres", a assuré Mme Demarcq.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes appelaient au rassemblement ou disaient leur intention de se rendre à Barbès.
Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, a appelé samedi matin à ne pas s'y rendre. Si des manifestants "ou des contre-manifestants",
tentaient d'y participer, ils prendraient le risque "d'être contrôlés, interpellés et remis à la justice", a-t-il souligné.
Le parquet a rappelé de son côté que le fait d'organiser un rassemblement interdit est passible d'une peine de six mois de prison et de 7.500 euros d'amende.
"On connait les risques. Mais on considère que cette interdiction est une attaque contre un droit démocratique et élémentaire", a réagi Mme Demarcq.
Face à l'interdiction, certaines organisations prévoient une autre manifestation en soutien aux Palestiniens de Gaza mercredi soir à Paris, place de la République.