Le coût de la rentrée universitaire 2014-2015 progresse de 1,5%. En Ile-de-France, les étudiants peinent à joindre les deux-bouts. Dans une enquête publiée lundi par la Fage, l’organisation tire la sonnette d’alarme : « agir sur les loyers est une urgence ».
Dans un rapport publié dimanche, le syndicat étudiant Unef dénonçait une hausse du coût de la vie des étudiants quatre fois supérieur supérieure à l’inflation. Lundi, la Fage, deuxième organisation étudiante, publiait à son tour une enquête. D’après la Fédération des Associations Générales Etudiantes, le coût de la rentrée universitaire 2014-2015 progresse de 1,5% avec en première ligne le prix des loyers.
Les étudiants d’Ile-de-France trinquent plus qu’en région
La Fage prend en compte dans son calcul les frais de la vie courante (loyer et charges, repas au restaurant universitaire, téléphonie/Internet, transports, achats alimentaires et de vêtements, etc.), mais aussi les dépenses spécifiques de la rentrée (droits d'inscription, cotisation à la Sécurité sociale, complémentaire santé, frais d'agence, assurance logement, matériel pédagogique).
Selon l’organisation, la rentrée universitaire devrait coûter en moyenne 2 413,54 euros pour un étudiant de province, contre 2 821,14 euros pour un étudiant d'Ile-de-France, en raison du niveau des loyers. Si le prix moyen du loyer diminue en Ile-de-France, il représente toujours près de la moitié des dépenses, comme le rappelait l’Unef hier.
Les deux acteurs de la vie étudiante regrettent que les mesures d'encadrement des loyers annoncées en 2013 n'aient pas encore été mises en place. "Le décret visant à limiter les loyers en définissant un montant médian de référence se fait désespérément attendre", regrette la Fage.
En revanche, l'organisation se satisfait du plafonnement des frais d'agence immobilière, dont le décret a été publié le 6 août. A partir du 15 septembre, les agences immobilières devront limiter leurs frais de 8 à 12 euros par mètre carré, selon les zones géographiques. Les frais d'agence représentent aujourd'hui 30% des frais spécifiques de rentrée en province et 37% en Ile-de-France.
"La médecine préventive universitaire est en panne"
Autre poste de dépenses pointé, la santé, plombée par une "qualité de services et un traitement des remboursements toujours aussi catastrophiques", selon la Fage. "Les mutuelles étudiantes (Smerep et LMDE, ndlr) sont dans l'incapacité de garantir un accès optimal à la santé".
Constatant que la "médecine préventive universitaire est en panne", la Fage note toutefois que l'objectif de 30 centres de santé universitaires (CSU) ouverts à la rentrée 2014 sera tenu. Ces centres "devraient être en capacité d'améliorer l'accès aux soins des étudiants".
Les CSU, installés sur les campus, relèvent du secteur 1 et prévoient le tiers-payant. Or, 13,2% des étudiants renoncent à voir un médecin faute de moyens, selon l'Observatoire de la vie étudiante.
Dimanche, le gouvernement a annoncé la revalorisation de "l'ensemble des bourses sur critères sociaux à hauteur de 0,7% en septembre".