Le Parti communiste français (PCF) organise du vendredi 12 au dimanche 14 septembre sa traditionnelle fête de l'Humanité à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) sous le signe de "la riposte à gauche" à la politique gouvernementale.
Cette Fête doit permettre de donner corps à "l'alternative politique" que Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, appelle de ses voeux. "Le gouvernement mène la France, la gauche dans le mur. Il faut construire d'urgence une alternative politique", dénonce-t-il.
En fustigeant "la manière dont (Manuel) Valls et (François) Hollande salissent le nom de la gauche", il avait déjà été applaudi "au-delà de ce qu'(il) attendait", lors de son discours à l'université d'été des socialistes à La Rochelle. Il avait notamment jugé que le contrat qu'avait passé François Hollande en 2012 venait "d'être déchiré devant les Français".
"Il y a des forces réelles à gauche disponibles", explique Pierre Laurent en citant "les frondeurs, les écologistes". "Le Parti socialiste est aujourd'hui traversé d'une débat extrêmement important", souligne-t-il. Le patron des communistes organise d'ailleurs samedi un repas avec des "personnalités de la gauche", "des responsables de Vive la gauche, de Maintenant la gauche, d'EELV, de Nouvelle Donne, du Front de gauche et des personnalités". Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche sera également présent, selon son entourage.
Suivra dans l'après-midi un débat avec Pierre Laurent, Clémentine Autain d'Ensemble (composante du Front de gauche), Eric Coquerel (Parti de gauche), Emmanuelle Cosse (EELV) et Christian Paul (frondeur du PS).
"Vite, la VIe République"
"Il faut qu'on avance pour discuter ensemble", explique Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV). "Les militants, les gens qui nous suivent n'aiment pas ce sentiment de délitement et de voir des partis qui ne se parlent pas", ajoute-t-elle. "On ne souhaite pas mettre de limite à qui est autour de la table pour discuter avec la gauche", dit-elle.
"Parler de l'avenir de la gauche, c'est accepter de se poser des questions complexes comme comment créer de l'emploi autrement lorsqu'il n'y a pas de croissance plutôt que d'attendre le retour de celle-ci", souligne la patronne des écologistes. "Il faut des moments de discussion sur nos sujets communs comme sur ceux sur lesquels on n'est pas d'accord", précise-t-elle.
Des désaccords, le Parti communiste en a au sein même du Front de gauche avec le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Réunis samedi, les instances du FG ont réussi à se mettre d'accord sur le dos de l'exécutif, mais ne sont pas encore parvenus à une accord sur la marche à suivre. "Le Front de gauche a montré qu'il avait encore toutes ses dents, il faut qu'il prouve qu'il sait s'en servir", souligne Eric Coquerel, secrétaire national du PG qui reconnaît que PG et PCF sont "d'accord sur le diagnostic" de la politique gouvernementale "qui va dans le mur" mais pas sur "les chemins à suivre" et qu'il y a "des débats qu'il faut trancher rapidement".
"Le Front de gauche peut engager sur des questions concrètes des batailles communes", rassure aussi de son côté Pierre Laurent. Jean-Luc Mélenchon, désormais plus soucieux de prendre un nouveau départ en "fédérant le peuple français" autour du projet de VIe République, assure que "le Front de gauche reste le cadre dans lequel (son) action politique est inscrite". "Le Front de gauche a une bataille à mener, on n'est pas détruits, on est là", assure-t-il. L'ancien candidat du FG à la présidentielle sera présent à la fête de l'Humanité. Il devrait faire une intervention samedi après-midi sur le thème "vite, la VIe République".
La Fête est un rendez-vous politique mais aussi musical: cette année, Scorpions, Massive Attack, ou encore IAM donneront des concerts.