Deux personnes ont été placées en garde à vue jeudi matin pour avoir participé, avec trente autres personnes, à l'agression de trois adolescents à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne.
Deux hommes, un mineur et un majeur, ont été placé en garde à vue jeudi matin, soupçonnés d'avoir participé à l'agression dimanche de trois adolescents, dont deux Maghrébins, par une trentaine de jeunes juifs à Saint-Mandé (Val-de-Marne), pour des motifs encore inconnus, a-t-on appris de source judiciaire.
La garde à vue de ces deux jeunes hommes, originaires de Charenton et du 19e arrondissement de Paris, a été prolongée jeudi soir, a ajouté cette source. "Tout deux sont de confession israélite", a indiqué une source policière, précisant que le mineur était âgé de 16 ans.
La police avait été appelée dimanche soir dans le centre de cette ville cossue à l'est de Paris pour une rixe. Un groupe d'une trentaine de jeunes avait fui à son arrivée. Trois adolescents, dont deux d'origine algérienne, s'étaient alors présentés, expliquant avoir été agressés "sans raison". Trois jeunes avaient parallèlement été interpellés avant d'être relâchés. Le lendemain des faits, la mère d'une des victimes avait réfuté le caractère raciste de l'agression. "Ce sont des histoires entre jeunes de 16 ou 17 ans. Ce serait ahurissant de faire remonter cette affaire à des conflits de communautés", avait-elle dit.
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait indiqué mercredi suivre "l'affaire de près" et elle se constituera partie civile "si la qualification raciste des faits est retenue par la justice". Le Conseil représentatif des juifs de France (Crif) a jugé ces violences "inacceptables, d'autant plus si des propos racistes ont été tenus" et espéré qu'une "enquête puisse faire toute la lumière sur ces évènements".
"Les propos insultants tenus par les agresseurs laisseraient croire qu'il s'agit là d'un acte à caractère raciste", a écrit pour sa part le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, en demandant lui aussi aux autorités de "faire la lumière sur cette affaire". Interrogé sur le caractère raciste de l'agression, le parquet de Créteil n'avait pas d'éléments nouveaux jeudi soir.