Air France risque d'être paralysée à 60% lundi par une grève de pilotes opposés aux conditions d'expansion de la filiale à bas coûts de la compagnie, à moins que des avancées dans les négociations entre la direction et le principal syndicat, aboutissement ce dimanche.
La compagnie aérienne, entité du numéro deux européen Air France-KLM, a annoncé samedi qu'elle ne pourrait assurer que 40% des vols lundi, compte tenu d'un taux de pilotes grévistes estimé à 60%.
Le SNPL (majoritaire) a appelé à la grève reconductible du 15 au 22 septembre. Le Spaf, deuxième syndicat, et Alter (non représentatif) jusqu'au 18. Une grève d'une semaine serait le plus long conflit mené par des pilotes d'Air France depuis 1998.
Air France conseille donc "à nouveau à ses clients ayant réservé un vol entre le 15 et le 22 septembre de reporter leur voyage ou changer leur billet sans frais". Sur le site d'Air France, il est mentionné que le «programme de vols sera adapté et publié la veille du voyage». Mais la compagnie conseille «à nouveau à ses clients ayant réservé un vol entre le 15 et le 22 septembre de reporter leur voyage ou changer leur billet sans frais». «Si le mouvement social se poursuivait au-delà du 15 septembre, le programme de vols sera adapté en conséquence. Les répercussions éventuelles seront communiquées aux clients concernés la veille du départ. Néanmoins des perturbations et des retards ne sont pas à exclure», précise-t-elle.
Poursuite des négociations
Le SNPL AF Alpa a indiqué avoir été convié à une ultime réunion avec la direction, dimanche à 15H00. "Les discussions auront lieu uniquement avec le SNPL, ce que nous regrettons", a déclaré le président de ce syndicat, Jean-Louis Barber. "Les négociations se poursuivront jusqu'à ce soir", a confirmé dimanche Air France.
Toutefois, le principal syndicat de pilotes, qui craint notamment que le projet de développement de la filiale low cost Transavia n'aboutisse à "l'externalisation des emplois" et à du "dumping social", avec des pilotes sous contrats de droit étranger, se montre toujours pessimiste quant à la possibilité de trouver une issue au conflit amorcé voilà plusieurs semaines."On va avoir 75% de grévistes", affirme Jean-Louis Barber. "Or la direction reste sur un projet tout ficelé, dans le dogme. La responsabilité de la direction, c'est de savoir écouter et d'éviter de faire perdre beaucoup d'argent à la compagnie: on est sur un sujet de fond, on ne parle pas d'augmentation de salaires", argumente le patron du SNPL, qui rappelle que son syndicat "n'a plus déposé de préavis de grève depuis 2002".
Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, avait rejeté cette semaine la principale revendication des syndicats: un contrat unique pour les pilotes aux conditions actuelles d'Air France, pour tous les avions de plus de 100/110 places, quelle que soit la compagnie du groupe Air France (Air France, Hop!, Transavia).
>> Les conséquences de la grève. Un reportage de William Van Qui