Ebola: l'hôpital militaire de Begin, prêt à recevoir la patiente

Analyses biologiques près du lit du malade pour réduire les transports de prélèvements à risque, chambres d'isolement sécurisées, personnels entraînés : l'hôpital d'instruction des Armées Bégin à Saint-Mandé (Val-de-Marne) est prêt à recevoir la première malade d'Ebola.

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L’hôpital Begin est notamment spécialisé dans les rapatriements sanitaires en provenance des théâtres d'opérations extérieures. C'est aussi l'un des trois hôpitaux agréés dans la zone de défense de Paris, pour recevoir des malades d'Ebola ou des cas suspects.

"La prise en charge se fait par des personnels dédiés et formés", souligne le Pr Christophe Rapp, chef de service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital militaire. "Nous avons une soixantaine de personnels formés, répartis pour moitié entre le service de réanimation et le service de maladies infectieuses puisqu'on travaille ensemble", note-t-il.

Dès l'arrivée à l'hôpital, un circuit de transport, "court et étanche" est mis en place, permettant d'amener rapidement les patients, via un ascenseur, directement à la chambre d'isolement à pression négative, une précaution pour éviter toute échappée d'agents contaminants à l'extérieur.

- Combinaisons jaunes -

Peu de choses, en dehors du déclenchement de la procédure d'accueil sécurisé, distinguent le couloir d'accès aux chambres d'isolement, si ce n'est qu'on n'y entre pas de façon ordinaire mais via un capteur optique qui actionne les portes. Ne passent ainsi que les personnes autorisées.

Le médecin et l'infirmière entrent ensemble dans la chambre, entièrement revêtus de la tête aux pieds d'une de ces spectaculaires combinaisons jaunes, d'où émergent des gants violets.

Ils sont passés au préalable par un sas d'entrée, une pièce dans laquelle ils ont dû procéder à un habillage assez long pour enfiler leur tenue, à l'étanchéité totale (combinaison, double paire de gants...). Le tout agrémenté d'une visière contre les projections. Un second sas est destiné à la préparation des soins. A la sortie de la chambre, un autre permet de se déshabiller.

La contamination d'un soignant peut se faire par piqûre accidentelle ou projection de sang, ou de liquides biologiques souillés, explique le médecin.

Bégin pratique donc "de la biologie sous tente" pour réduire les transports de prélèvements biologiques à risque: des analyses de base peuvent être faites près du lit du malade, dans une sorte de mini laboratoire sous une petite tente.  

Les prélèvements d'analyse du virus sont envoyés par un expéditeur agréé au laboratoire de haute sécurité de Lyon

"On n'attend pas beaucoup de patients mais vous avez vu qu'en un mois, cinq personnels d'ONG internationaux ont été rapatriés. C'est tout à fait le profil de ce qu'on attend en métropole", disait le Pr Rapp, bien avant l'annonce du rapatriement du premier cas français. "Le groupe à risque est très clairement représenté par les soignants et c'est les soignants, notamment des ONG, qui sont au coeur de l'épidémie".

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