Stéphane Beaudet, maire UMP de Courcouronnes et conseiller régional , était l'invité de Samedi Politique. Pour lui, Manuel Valls sort renforcé de la semaine parlementaire. La possible tête de liste de Valérie Pécresse dans l'Essonne aux régionales estime que "personne ne connaît Jean-Paul Huchon".
Jean-Paul Huchon, cet inconnu.
L'argument n'est pas nouveau parmi l'UMP francilienne mais il a été repris ce midi par Stéphane Beaudet, maire UMP de Courcouronnes et conseiller régional d'Ile de France, invité de Samedi Politique sur France3 Paris.
Pour mieux faire connaissance avec lui, c'est juste en-dessous. (animation préparée par Nabila Goumiri et Grégoire Courtois)
Jean-Paul qui ?
Stéphane Beaudet pourrait conduire la liste UMP dans l'Essonne aux prochaines régionales en Ile-de-France. "Je le souhaite mais c'est evidemment Valérie (Pécresse ndlr) qui décidera", confesse-t-il.
En attendant, il veut démontrer à sa "patronne" qu'elle pourra compter sur lui pour mener le combat. Interrogé sur le duel entre Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de La Gontrie pour l'investiture socialiste aux régionales, il répond que les deux sont "redoutables". "Jean-Paul Huchon est pour moi une difficulté. C'est quelqu'un de très peu connu, et c'est très compliqué dans une région comme la notre, de faire campagne contre quelqu'un qui n'est pas connu", ajoute-t-il.
"On dénonce sa politique depuis très longtemps. Quand vous distribuez un tract sur les problématiques transports dans une gare RER, je peux vous assurer que Jean-Paul Huchon personne ne sait qui c'est", martèle-t-il.
Pas de ni-ni aux départementales face au FN
Mais la prochaine échéance électorale ce sont les départementales dans un mois. Une nouvelle vague bleue en Ile-de-France après celle des municipales ? "Il y a un élan qui est né de cette élection. Il y a eu un renouvellement de génération. Ce sang neuf s'engage énormément dans l'élection départementale", répond le président de l'association des maires d'Ile-de-France.
Une vague qui pourra être contrariée par le FN alors que Marine Le Pen était jeudi soir à Savigny-sur-Orge pour soutenir les candidats frontistes du département. "Le Fn est maintenant un parti qui engrange des voix nouvelles au second tour. On aurait tort de ne pas s'en inquiéter. Il va falloir combattre sur le terrain des idées", juge Stéphane Beaudet.
Aux cantonales de 2011, il y avait une trentaine de duels FN/gauche dans la région. Que devra faire l'UMP si ce scénario se reproduit ? "Ma position, je l'ai toujours dite et assumée. Si j'avais été électeur dans le Doubs, j'aurais voté socialiste au second tour. Point. Y a pas de ni-ni, c'est tout sauf le Front national", déclare-t-il.
Valls renforcé, Hollande coincé
Stéphane Beaudet n'est pas député. Peut-être un jour ? Mais comment juge-t-il le spectacle donné par l'assemblée nationale cette semaine ? "Je pense que le spectacle qui est donné pour des habitants qui ont d'autres urgences peut paraître déplorable.... est déplorable. Après il est dans le fonctionnement technique de l'Assemblée", estime-t-il.
Quels en sont les enseignements politiques ? "Manuel Valls en est sorti très renforcé. Le fait d'avoir déposé une motion de censure, ce qui peut se comprendre d'un point de vue législatif, a engendré un effet boomerang et a ressoudé la majorité", juge le maire de Courcouronnes, ville voisine d'Evry. L'UMP a-t-elle fait une erreur en déposant cette motion ? "L'UMP était piégée. Vous êtes obligé de la faire si vous avez pris le parti de vous opposer à la loi, mais en 48 heures, vous faîtes exploser la majorité puis vous la reconstituez", déplore-t-il.
Néanmoins Stéphane Beaudet estime que François Hollande sort de cette séquence "coincé" et "qu'il a tué les socialistes tels qu'on les connaissait depuis 30 ans". "La majorité a explosé. Ce sera une majorité de bout de ficelle pour essayer de tenir jusqu'à l'élection présidentielle. Clairement", ajoute-t-il.
"C'est la démonstration que le spectre politique autant à l'UMP qu'au PS est devenu beaucoup trop large aujourd'hui pour avoir une politique lisible. C'est ce qu'on a vu cette semaine à l'Assemblée", conclut Stéphane Beaudet, qui se revendique d'une droite sociale et modérée.