Les syndicats du transporteur MoryGlobal (ex-Mory Ducros) seront reçus jeudi à 15H00 au ministère des Transports, pour discuter du sort des 2.200 salariés de l'entreprise proche de la liquidation.
Des conseillers issus des ministères du Travail, des Transports et de l'Economie seront présents pour écouter les doléances des représentants du personnel, lesquels réclament un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) "digne de ce nom". Pour l'heure, les administrateurs judiciaires qui dirigent la société, depuis son placement en redressement judiciaire le 10 février, ont prévu de verser 3 millions d'euros pour financer les seules mesures d'accompagnement, et rien pour les indemnités supplémentaires de licenciement (dites "supra-légales"), ce dont les syndicats s'offusquent.
Après la faillite de Mory Ducros, repris partiellement en 2014 par MoryGlobal au prix de 2.800 licenciements, une enveloppe de 30 millions d'euros de plus que le minimum légal avait été accordée par la direction du groupe et son actionnaire, Arcole Industries.
Les syndicats exigeront jeudi des pouvoirs publics "la mise en place des dispositifs de reclassement - cellule de reclassement, budget formation, dispositif d'accompagnement renforcé - et puis aussi le moyen de financer les indemnités supra-légales", a indiqué à l'AFP Denis Jean-Baptiste, secrétaire du comité d'entreprise. "On espère qu'on aura des billes jeudi pour négocier" avec les administrateurs judiciaires lors d'une rencontre prévue vendredi au siège de l'entreprise à Villepinte, a ajouté Eric Jahier (CFDT).
Depuis une semaine, des salariés de MoryGlobal en grève multiplient les opérations (distribution de tracts, rendez-vous en préfectures, occupation de sites) en réaction à la décision prise par les administrateurs judiciaires de demander le placement de la société en liquidation judiciaire, le 31 mars au tribunal de Bobigny. "Nous occupons les bâtiments de Mory Global qui sont aujourd'hui la dernière valeur marchande de l'entreprise", a fait savoir la CGT dans un communiqué.
La justice ayant "évalué les actifs à 60 millions d'euros, il n'y a pas de raison que cette manne financière ne revienne pas aux salariés" victimes, selon elle, des actionnaires qui "ont licencié à tour de bras, dégradé nos conditions de travail, attaqué sans relâche nos acquis, pour aujourd'hui, envoyer les 2.200 derniers salariés au chômage sans qu'il ne leur en coûte rien". Le groupe Malherbe, qui a formulé une offre de reprise partielle, s'est engagé à reprendre 141 salariés de MoryGlobal, selon les syndicats.