Les agriculteurs défileront, en tracteur, mercredi matin dans Paris, à l'appel du syndicat d'exploitants, la FNSEA. Ils redoutent la disparition de productions agricoles françaises du fait de la diminution du nombre de pesticides à leur disposition.
Les agriculteurs comptent converger, mercredi matin, en tracteurs et autocars depuis la Porte de Versailles, dans le sud de Paris, jusqu'à l'esplanade des Invalides, à proximité de l'Assemblée nationale et du ministère de l'Agriculture. Une mobilisation, à l'appel de la FNSEA, pour protester contre "la disparition" de productions agricoles françaises du fait de la diminution du nombre de pesticides à leur disposition. Selon le président de la FNSEA, près de 900 tracteurs ont déjà annoncé leur participation au mouvement.
"C'était pratique pour stocker les tracteurs mais, surtout, c'est un symbôle car Napoléon - enterré aux Invalides- avait importé la betterave de Pologne pour rendre la France indépendante en sucre et doit se retourner dans sa tombe aujourd'hui", a déclaré Damien Greffin, président de la FNSEA Grand Bassin parisien et agriculteur dans l'Essonne.
Les néonicotinoïdes : un sujet qui fâche
Le 23 janvier, le gouvernement a décidé de renoncer à autoriser les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière, à la suite d'une décision de la Cour de justice de l'Union européenne rendant illégale toute dérogation.
Ces substances, toxiques pour les abeilles et interdites depuis 2018, bénéficiaient en France d'une dérogation depuis deux ans, ce qui permettait de les appliquer préventivement sur les semences de betteraves sucrières - pour les prémunir de la jaunisse, maladie virale menaçant les rendements.
Le sujet des néonicotinoïdes est "la partie émergée de l'iceberg", affirme Damien Greffin, qui cite l'interdiction de l'insecticide phosmet, qui "compromet" la culture de cerises, ou celle d'un désherbant pour les endives".
On assiste, Damien Greffin, à une "hécatombe des filières agricoles les unes après les autres (...) à ce rythme-là, l'agriculture française va disparaître". Tout en affirmant qu'il n'est "pas question de faire l'apologie des produits phytosanitaires", il est partisan d'une réintroduction des néonicotinoïdes "tant qu'on n'a pas d'autre solution". Pour la FNSEA, c'est "la souveraineté alimentaire", "affichée comme priorité gouvernementale", qui est en jeu. Le syndicat appelle l'exécutif à "passer du discours aux actes".
La FNSEA, principal syndicat d'exploitants, a appelé l'ensemble de ses filières à se mobiliser à partir du 8 février à Paris et jusqu'au 20 février dans toute la France.
Avec AFP