Intimidations, insultes, moqueries, menaces, propagation de rumeurs… un tour sur les réseaux sociaux permet facilement de déceler des exemples de cyberharcèlement. Il est toutefois plus difficile pour les victimes de savoir quelles suites donner quand on fait l’objet de tels messages. Pour savoir comment réagir, des étudiants en master de droit ont été invités à concevoir un document s’inspirant du Legal Design.
40% des élèves disent avoir été victimes d’une agression ou méchanceté en ligne. Nous avons rencontré Margaux Trubert, étudiante en droit, chef du projet #ADNSansHaine, un concours organisé à l’initiative de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et France 3 Paris Ile-de-France.
Pourquoi vous êtes-vous investie dans ce projet #ADNSansHaine ?
J’ai été témoin d’une situation dans mon entourage proche. Ça a commencé par des formes de harcèlement basique au lycée puis ça s’est transposé sur les réseaux sociaux et c’est là que ça m’a choqué : quand c’est au sein du milieu scolaire on peut couper quand on rentre chez soi alors que le cyberharcèlement c’est 24h/24 car on a toujours notre téléphone sur nous. Les harceleurs ne se rendaient pas compte… pour eux c’était juste drôle.
Qu’est-ce vous retirez de ce concours?
Le plaisir est de voir que ça a un réel impact : on a vu des étudiants s’intéresser à la thématique alors que c’est un sujet pas facile dont on ne parle pas en cours. Cela prouve qu’ils se sont investis pour cette cause et on peut en juger par le nombre de retours qu’on a eu de toute la France. Tout ce projet formidable a été possible grâce au soutien sans faille de nos responsables de formation Célia Zolynski et Judith Rochefeld. Je les remercie ainsi que toute l’équipe organisatrice et nos partenaires.
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Quelle suite allez-vous donner à ce concours?
Nous allons faire un legal bot, un mini-programme informatique qui rend le droit accessible à tous en répondant à des questions simples. On a été formé pour le faire. Le but est de mettre le lien du legal bot à destination du grand public comme on va le faire pour l’affiche afin de diffuser l’information. Il y a un déficit de connaissance ou plutôt un déficit d’accessibilité alors qu’il y a un essor de solutions. On le voit avec l’association e-enfance ou le numéro de téléphone d’urgence 3018. C’est ce qu’on a voulu transmettre avec notre point de vue d’étudiant : rendre de façon claire et accessible la réponse à la question « que faire en cas de haine en ligne ? ». Il faut surtout que les victimes ne restent pas seules. Elles doivent être écoutées, accompagnées par des adultes compétents. On vous sent très impliquée ! Oui on va continuer, rendre ça actif. En tant que jeune on a évolué avec ces réseaux sociaux, on voit comment ils ont pris de l’ampleur. On a un rôle à jouer. Et puis c’est une matière très riche. Cette année on a rencontré des juristes, des psychologues, des ingénieurs informatiques. On aimerait refaire une édition de concours et pourquoi ne pas créer une association au sein de l’université contre le cyberharcèlement. C’est un problème de connaissance et de formation : il faut apprendre aux utilisateurs à connaitre les impacts néfastes des RS. Notre souhait est de transmettre au plus grand nombre les informations.
