La SNCF a subi dans la nuit de jeudi à vendredi une "attaque massive" qui perturbe fortement et pour "tout le week-end" la circulation de ses trains sur les axes Atlantique, Nord et Est, cela à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024. Que sait-on à ce stade ?

La SNCF a été victime cette nuit, vers 4H00 du matin, d'une "opération de sabotage criminelle ciblée, préparée et coordonnée, avec l’objectif d’un impact important et généralisé à l’ensemble du réseau de TGV", a indiqué le groupe. 

Au total, trois actes de sabotage ont touché des postes d'aiguillage : sur l'axe Nord du TGV, à proximité d'Arras, sur l'axe Est, en Moselle, ainsi que sur l'axe Atlantique, en Eure-et-Loir. 

Les auteurs ont coupé et incendié des câbles passant dans un caniveau situé à proximité de la voie, a expliqué le PDG l'entreprise publique, Jean-Pierre Farandou. 

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Parmi ces câbles, des faisceaux de fibres optiques permettant de transmettre des "informations de sécurité pour les conducteurs", de commander les aiguillages ou encore les feux rouges, a détaillé Jean-Pierre Farandou. Les remettre en état nécessite un "travail d’orfèvre", puisqu'ils sont composés de nombreux fils qu'il faut "reconnecter un par un".

Une quatrième tentative a elle été déjouée dans l'Yonne, sur l'axe Sud-Est, c'est pourquoi "tous les trains vers Lyon, Alpes, PACA circulent normalement", précise la SNCF. 

Des cheminots qui menaient des opérations d'entretien pendant la nuit ont repéré des personnes et prévenu la gendarmerie, les mettant en fuite, a expliqué le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.

Quel est l'état de la circulation ?

Les équipes de la SNCF "ont procédé à des réparations d’urgence permettant une reprise partielle et très progressive", mais "les circulations vont rester perturbées ce week-end", a précisé le groupe dans un communiqué, vers 14H30.

Sur la ligne à grande vitesse Atlantique, où plus aucun train ne circulait vendredi matin, le trafic a repris très progressivement "à partir de 13H00" : "un train sur trois" circule en direction de la Bretagne et de la Nouvelle-Aquitaine, avec "des allongements de temps de parcours d’une heure trente à deux heures".

 

"Sur l’axe Est, des réparations ont permis de reprendre une circulation normale sur Metz Nancy. Au-delà, vers Strasbourg, les TGV circulent avec des retards d’une heure et quelques suppressions", précise la SNCF. Concernant l’axe Nord, "les TGV circulent avec des retards d'une heure trente à deux heures et quelques suppressions", est-il indiqué. 

"Le trafic TER et en Ile-de-France n’est pas concerné", affirmait la SNCF dans un précédent communiqué. Cependant, l'ensemble des transiliens et TER au départ de Montparnasse sont supprimés jusqu'à 15H00 pour cause de "défaut d'alimentation", a constaté une journaliste AFP vers 12H00. 

L'attaque a aussi eu des conséquences sur la circulation sur le réseau Eurostar (vers et depuis Londres, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne) : 25% des trains seront annulés vendredi, samedi et dimanche "sur l'ensemble de son réseau", selon l'entreprise.

Quelles conséquences pour les voyageurs ?

Cette attaque survient à quelques heures de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris, alors que de nombreux voyageurs ont prévu de converger vers la capitale, mais aussi au milieu du chassé-croisé des vacances estivales. 

Quatre trains circulaient "avec des athlètes à bord", a indiqué la SNCF. "Les deux premiers sont arrivés, le 3e est en circulation et l'équipe circulant dans le dernier va être repositionnée sur un autre train", a détaillé le groupe.

Au total, "800 000 voyageurs" devraient être affectés sur le week-end par les conséquences de ces sabotages, dont 250 000 vendredi, a indiqué Jean-Pierre Farandou.

"Nous demandons à tous les voyageurs de reporter leur voyage et de ne pas se rendre en gare", indique la SNCF, précisant que "tous les billets étaient échangeables et remboursables"

Où en est l'enquête?

Le parquet de Paris, au titre de juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a annoncé s'être saisi de l'enquête pour "l'ensemble des dégradations volontaires causées sur des sites SNCF"

L'enquête est ouverte notamment pour détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation et dégradations et tentatives de dégradations par moyen dangereux en bande organisée, a indiqué la procureure Laure Beccuau. La sous-direction antiterroriste (Sdat) est chargée de coordonner les investigations. 

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Le mode opératoire - des incendies volontaires sur des installations - ressemble à celui utilisé par l'ultragauche par le passé, a estimé une source sécuritaire auprès de l'AFP. Mais selon une source proche du dossier, rien ne permet pour l'instant d'accréditer la thèse d'une implication de cette mouvance.

Le Premier ministre Gabriel Attal a appelé "à la prudence", alors que "l'enquête démarre". "Ce que l'on sait, ce que l'on constate, c'est que cette opération a été préparée, coordonnée, que des points névralgiques ont été ciblés, ce qui montre une forme de connaissance du réseau pour savoir où frapper", a-t-il déclaré.

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