Malgré une hausse des cas ces dernières semaines dans la région, il n'y a pas (encore) de boom épidémique dans les hôpitaux franciliens.
Le variant Delta gagne du terrain en Île-de-France. Apparu en Inde il y a quelques semaines – plus contagieux que les autres – il est devenu majoritaire dans certains départements franciliens. C’est en tout cas ce que révèlent les tests réalisés dans la région.
D’après les chiffres de l’outil Géodes de Santé publique France datant du 1er juillet, le plus touché est celui des Hauts-de-Seine avec 64,8% des tests positifs criblés. Paris se place en deuxième position avec 51,8%. La moyenne dans la région est de 46,6%, toujours selon Géodes. Elle était de 3,5% au début du mois de juin.
En revanche, malgré l’augmentation du nombre de cas, il n’y a pour l’instant pas de boom épidémique dans les hôpitaux franciliens comme lors des précédentes vagues. Mais selon les professionnels de santé, cette donnée n’est valable que pour un certain temps. "Le boom à l’hôpital apparait souvent 15 jours à 3 semaines après le pic des contaminations", nous précise Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital de Garches, dans les Hauts-de-Seine, nous confiant par ailleurs avoir au moins "un à deux" patient(s) atteint(s) du variant Delta dans son service.
"Aller plus vite que le virus"
Benjamin Davido alerte toutefois sur la nécessité d’accélérer davantage la vaccination avant que le variant Delta ne gagne trop de terrain. "Si on a une couverture vaccinale insuffisante (…) alors on va se retrouver, à un moment donné, avec ce jour sans fin avec des patients arrivant par vagues successives à l’hôpital", estime-t-il, martelant qu’il faut "aller plus vite que le virus". "Nous sommes à moins de 3000 contaminations par jour. C’est maintenant que la vaccination est la plus efficace (…) la vaccination n’a jamais été un traitement quand vous avez 25 000 contaminations par jour", affirme l’infectiologue, prônant dans le même temps des "opérations coup de poing", se déplacer "là où les gens ne sont pas vaccinés (...) faire de la pédagogie et avoir une stratégie plus offensive".
Dans un tweet publié vendredi 2 juillet, le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France Aurélien Rousseau a également appelé la population à se faire vacciner "tout de suite" pour "éviter que l’on soit rattrapé par l’épidémie dès cet été".
Progression très rapide du variant delta en IdF, même si nous sommes sur des chiffres bas, les taux d’incidence et de positivité remontent, car ce variant est très contagieux. Pour éviter que l’on soit rattrapé par l’épidémie dès cet été, il faut se faire vacciner. Tout de suite!
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) July 2, 2021
Protégé(e) avec deux doses
Selon les données de l’ARS d’Île-de-France, plus de six millions de franciliens ont déjà reçu une première dose de vaccin. Soit un habitant sur deux. Mais une dose ne suffit pas pour se protéger efficacement du variant Delta. "Une seule injection protège à 50 ou 60 %. Avec deux doses, c'est 90 %", expliquait le professeur Alain Fischer, président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale – surnommé le "Monsieur vaccin du gouvernement" – dans une interview accordée dimanche à nos confrères du JDD. D’où la nécessité de se faire vacciner massivement afin de ne pas laisser ce variant gâcher un été longtemps attendu par les franciliens.
Toujours selon l’ARS, plus de 550 000 franciliens doivent recevoir leur seconde dose cette semaine. Et pour rappel, il faut attendre deux semaines après la seconde dose pour avoir un parcours vaccinal complet.