COVISAN : un dispositif tous azimuts pour "casser la chaîne de transmission du virus"

COVISAN, voici le nom d'un vaste dispositif qui réunit plusieurs partenaires dont l'AP-HP, la mairie de Paris ou encore le groupe Accor. Il a pour but d'enrayer à Paris et en Île-de-France, la propagation de l'épidémie lors du déconfinement.

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"Casser la chaîne de transmission du virus" alors que le déconfinement approche avec un risque de "deuxième vague". Voici l'objectif de COVISAN, un projet qui réunit une multitude de partenaires sous l'égide la l'AP-HP, l'Agence régionale de santé et la Mairie de Paris. Actuellement encore en test, "ce projet s’inscrit dans la politique nationale de déconfinement et de prévention d’une deuxième vague"», explique Martin Hirsch, le directeur général de l’AP-HP. 

 Enrayer la propagation du virus

L'enjeu est de réussir le déconfinement

Selon Jean-Louis Missika, adjoint à l'urbanisme, à l'architecture et au Grand Paris à la mairie de Paris et en charge du dossier Covisan : "Covisan a pour vocation de maintenir un taux de contamination, en dessous de 1 lors du déconfinement. C'est un des enjeux majeurs de la réussite du déconfinement. On sait que l’épidémie s’est propagée de façon rapide car un malade pouvait contaminer 3 personnes. Grâce au confinement, ce taux est aujourd'hui à 0,6. A l'avenir, il faut donc être capable d'identifier les foyers infectieux, les départs de processus de contamination. Ainsi on pourra éteindre ces foyers avant qu'ils ne deviennent incontrôlables".

L'objectif de ce dispositif est donc d'identifier les malades et leur proposer des solutions d'isolement, qui les protègent, leurs proches, leur famille et l'ensemble des parisiens. "Nous souhaitons isoler les malades à l'hôtel ou à leur domicile", poursuit Jean-Louis Missika.  "Chez eux on doit être capable de leur proposer des masques, du gel hydroalcoolique et même une stratégie de séparation au sein du domicile et de la cellule familiale".

Une coalition de partenaires

La ville de Paris sait que le déconfinement va faire mécaniquement remonter le nombre de personnes contaminées. D'où cette vaste mobilisation comme nous l'explique Jean-Louis Missika. "Covisan regroupe énormément de partenaires comme les maires d’arrondissements, les médecins de ville, les bailleurs sociaux, les travailleurs sociaux. C'est une coalition de partenaires associatifs, publics, privés. C’est une stratégie globale qui va mobiliser tous les acteurs, la Protection civile, la Croix rouge, les associations. On peut citer également le Centre d'action sociale de la ville de Paris pour distribuer des paniers repas. On veut mobiliser les laboratoires de ville pour réaliser des tests et évidement les médecins de ville. Les hôteliers sont également sollicités comme le groupe Accor mais pas seulement".  

Des chambres d'hôtels

Aucune marge n’est réalisée

Covisan, c'est aussi un dispositif hôtelier qui est en test actuellement. Le groupe Accor a mis à disposition trois hôtels à Paris afin d'isoler des malades peu atteints mais encore contagieux pour éviter qu’ils ne contaminent leur entourage en rentrant chez eux.

L'emplacement des hôtels n'a pas été choisi au hasard. Ils se trouvent à proximité de quatre hôpitaux franciliens, la Pitié-Salpêtrière (XIIIe arrondissement), les hôpitaux Bichat (XVIIIe) - Louis-Mourier à Colombes (Hauts-de-Seine), et Avicenne à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ces chambres ne sont pas médicalisées mais "aménagées". Les patients volontaires bénéficieront d’un suivi médical. Cet accueil est gratuit pour la personne qui sera placée en quatorzaine.  

Contacté le groupe Accor affirme qu'il s’agit de répondre "aux besoins de l’AP-HP. Aujourd’hui trois hôtels Ibis ont été identifiés à Porte de la Chapelle, Bercy et Porte de Bagnolet ce qui correspond à la couverture géographique demandé par les besoins de l’AP-HP. A ce jour une phase pilote est en cours à l’Ibis Porte de la Chapelle." Et de poursuivre : "Nous avons près de 400 hôtels qui ont déjà donné leur accord sur le territoire et pouvons effectivement faire monter en puissance ce dispositif si les besoins se confirment". Le groupe Accor affirme que ces chambres sont mises à disposition à prix coûtant.

La durée de cette expérimentation n’a pas encore été fixée. La phase pilote sera menée pendant "quelques jours pour tirer le plus d’enseignements possibles, indique Martin Hirsch dans une interview au journal Le monde. "Si ces pilotes donnent des résultats favorables, ils seront utiles pour élargir et dupliquer le dispositif". Ce dispositif de mise en quatorzaine a déjà été testé dans d’autres pays comme en Chine, en Espagne et en Italie et a fait ses preuves.

 
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