Nouveau bras de fer avec le gouvernement sur le financement des transports en commun dans la région. Valérie Pécresse menace de ne pas ouvrir les nouvelles lignes de métro et de RER en 2024 sans aide de l'Etat.
"Je n'ouvrirai les nouvelles lignes de métro et de RER que si je peux les financer avec de nouvelles recettes identifiées", a annoncé lundi la présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse en ouvrant des Assises du financement des transports en Ile-de-France.
"Comment ouvre-t-on ces nouvelles lignes sans faire payer les voyageurs?", s'est interrogée l'élue devant ses pairs, les professionnels des transports et les représentants des usagers. "J'appelle à un nouveau pacte de financement durable pour les transports", a-t-elle lancé, rappelant que l'ancien Premier ministre Edouard Philippe lui avait promis des recettes nouvelles.
200 millions pour l'offre de transport durant les JO
Le directeur général d'IDFM Laurent Probst, qui vient difficilement de boucler son budget 2023, a évalué à 800 millions d'euros les nouveaux besoins de financement pour l'an prochain, dont 200 millions concernent l'offre supplémentaire des transports pour les Jeux olympiques
Ces besoins doivent augmenter ces prochaines années, au fur et à mesure de l'ouverture de nouvelles infrastructures : prolongement des lignes 11 et 14 du métro, de la ligne E du RER, des trams T1, T3a, T7, T8, ouverture du T12 et surtout du métro du Grand Paris.
IDFM doit en outre commencer à rembourser à l'Etat 2 milliards d'euros d'avance de la "dette Covid".
Valérie Pécresse, qui vient d'augmenter fortement les prix des tickets au terme d'un douloureux bras de fer avec le gouvernement, lui a demandé plusieurs gestes : l'annulation de la "dette Covid", la "baisse drastique" de dépenses liées au métro du Grand Paris, la suppression du demi-tarif pour les personnes en situation irrégulière et la baisse de la TVA.
Augmenter la taxe de séjour, créer une écotaxe logistique
De son côté, elle propose de faire payer les touristes en augmentant la taxe de séjour, de cibler les plus-values foncières, de lancer une écotaxe logistique et d'augmenter le versement mobilité dans les zones les mieux desservies. "J'appelle l'Etat à la table des négociations", a-t-elle conclu, menaçant de ne pas ouvrir les nouvelles lignes ou de ne pas transporter les athlètes des JO si elle n'obtient pas les financements idoines.
Le ministre délégué aux Transports Clément Beaune veut d'abord une "consolidation des chiffres", audit à la clef. "Sans facilité et sans tabou, la fiscalité est une des options, elle ne doit pas être notre remède miracle", a souligné M. Beaune. Le ministre a promis "d'ici l'été" -à temps pour la rédaction du projet de loi de finances 2024- "une trajectoire de financement pérenne, sécurisée, pour l'Île-de-France, dans les années qui viennent".
Source : AFP