La région francilienne est mal préparée à des crues d'importance. C'est ce que pointe le dernier rapport de la Cour des comptes qui souligne un manque d'investissements des collectivités locales dans la lutte contre les inondations.
C'est pourtant l'un des risques naturels les plus importants dans la région après la sécheresse. Dans un dernier rapport public, la Cour des comptes pointe le manque de préparation de la région francilienne face aux inondations. Elle alerte qu'un événement semblable aux crues record de 1910, où la Seine avait atteint 8,62 m a Paris, coûterait cher : 30 milliards d'euros, selon les données de l'OCDE citées dans le rapport.
Les dernières crues d'importance de la métropole francilienne remontent à 2016 et 2018 où les eaux avaient atteint respectivement 6,10 m et 5,85 m, selon les chiffres de la direction départementale des territoires (DDT) de l'Eure, également évoqués dans le document.
Un risque négligé
La Cour des comptes met également en lumière le peu d'investissements réalisés par les collectivités territoriales au regard d'autres régions soumises aux mêmes risques. Elle souligne que seuls 23 des 65 millions d'euros budgétés pour la lutte contre les inondations ont été dépensés sur la période 2009-2021.
La juridiction financière pointe un manque de "prise en compte par les collectivités locales" du risque d'inondation. Elle souligne également un manque de considération des risques par les populations, qui connaissent peu les inondations causées par "des remontées de nappe ou des ruissellements" pourtant responsables "d'un tiers des dommages assurés en Île-de-France".
L'agglomération parisienne moins protégée que Londres
L'agglomération parisienne est bien moins protégée contre les grandes crues que certains voisins à l'étranger selon le rapport.
Pour la petite couronne, le retour de crue, c'est-à-dire le délai moyen au cours duquel une crue d'importance similaire pourrait se produire, "est de 30 à 50 ans, voire de 10 à 20 ans entre le pont d'Iéna et Issy-les-Moulineaux", pointent les auteurs.
En comparaison, la ville de Londres serait "protégée face à un retour de crue de 1.000 ans" et viserait "une protection pour un retour de 10.000 ans d'ici 2100".
Enfin, la juridiction financière dénonce "un manque de stratégie coordonnée" autour du bassin de la Seine et invite l'ensemble des acteurs, notamment la région à se pencher davantage sur la question.
Avec AFP