Arrivés à Paris en provenance de Londres via un vol Air Algérie, ils se voient refuser l’accès à leur pays en raison de la crise sanitaire.
Une histoire peu commune. Celle de vingt-cinq voyageurs algériens bloqués depuis un mois à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Arrivés à Paris en provenance de Londres via un vol Air Algérie, ils se voient refuser l’accès à leur pays en raison de la crise sanitaire, bien qu’ils disposent tous d’un test PCR négatif. Mais l’Algérie a fermé ses frontières.
"Situation critique"
Hommes, femmes et même enfants en bas âge, ils sont bloqués dans une salle de transit de l’aéroport, où ils dorment parfois à même le sol. "La situation ici est critique. Il y a une femme âgée malade, une autre personne qui a passé beaucoup de temps à l’hôpital et qui a beaucoup de médicaments à prendre, une autre qui a un cancer à la prostate et une autre qui n’a pas de papiers", nous explique l’un de ces voyageurs, Abderrahmane Megartsi, précisant par ailleurs que c’est une situation "délicate, surtout pour le moral".
Quelle aide ?
Contacté par téléphone, Aéroports de Paris affirme proposer depuis cinq jours des douches et des repas aux clients d’Air Algérie. Sur place, des associations essayent en vain de faire passer de la nourriture et des vêtements. "J’ai demandé [à un responsable] si c’était possible de faire passer un sac, parce qu’il faut des autorisations. Il m’a dit que ce n’était pas possible et qu’il fallait passer par l’état-major. J’ai l’impression d’être une balle de Ping-Pong depuis le début de la semaine", affirme de son côté Roubila Hattab, membre de l’association jeunesse "La Noue".
"Un véritable calvaire"
Les avocats des passagers ont de leur côté assigné Air Algérie au tribunal judiciaire de Paris en urgence. "En raison d’un surboockage, ces personnes ont été arrêtées à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Elles sont parquées depuis un mois dans la zone transitaire comme des animaux", regrette Me Alexandre André, avocat des passagers. "Ce que nous demandons de la part de la compagnie algérienne, c’est un hébergement digne du nom, c’est-à-dire les mettre dans un hôtel. La deuxième chose, c’est qu’elle les rapatrie vers Alger le plus rapidement possible. Ces personnes sont en train de vivre un véritable calvaire", martèle-t-il.
Le tribunal judiciaire rendra lundi sa décision pour ces voyageurs qui espèrent plus que jamais retourner dans leur pays.