Cette année, le brin de muguet coûtera entre 2 et 3 euros chez les fleuristes. Un moment crucial pour l'un des derniers producteurs de la région, dont la famille cultive cette fleur depuis plusieurs générations à Étampes, dans l'Essonne.
Rémi Moyer-Peschoux est l'un des derniers producteurs franciliens, installé à Étampes, dans l'Essonne. "Il y a plusieurs variétés de muguets. J'en cultive une qui est très belle, qui a de grosses clochettes. Elle n'a rien à voir avec le muguet de forêt, il est plus beau et plus costaud !", raconte-t-il.
Cet agriculteur cultive uniquement du muguet et la totalité de sa production est écoulée chaque année en … moins d'une semaine.
Une période intense qui est le résultat de mois de travail. Une fois planté, Rémi Moyer-Peschoux attend 3 ans avant de le récolter. Épluchage, mise en pot, protection contre le gel, "c'est 6-7 mois de préparation pour 5 jours de vente", précise-t-il, avant d'ajouter : "c'est stressant, mais pour moi c'est bon. J'ai fait mon année, la pression est redescendue. Tout est vendu, tout le monde est content. Pour moi, le 1er mai, c'est fait."
Entre 2 et 3 euros le brin chez le fleuriste
Cette année, le brin devrait varier entre 2 et 3 euros, un prix légèrement supérieur à celui de l'année dernière. "Il y a quatre qualités de muguet en fonction de la taille de la clochette et de la longueur du brin de muguet. Plus c'est long, plus il a de clochettes. Vous êtes sûr d'avoir 13 clochettes sur un extra (qualité maximale, ndlr)", indique Farell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes (FFAF).
Selon lui, les particuliers ne concurrencent pas les fleuristes. "Quand vous êtes en forêt, la loi dit que vous pouvez prélever 15 brins", rappelle-t-il.
En revanche, il pointe les réseaux structurés : "Quand on a des étalages qui sont propres à certains commerces, c'est de la concurrence déloyale. Nos collaborateurs paient des loyers, les salariés sont payés double lors de la fête du travail et on est fiscalisé sur les ventes que l'on réalise".
Des règles pour les particuliers
C'est le seul jour de l'année où il est possible de vendre du muguet sans autorisation. Cependant, quelques règles sont à respecter : la plante doit être sauvage, être vendue en petite quantité et sans emballage et surtout, ne pas faire concurrence à un fleuriste.
Ce sont des arrêtés municipaux qui encadrent la pratique. À Paris, il est ainsi indiqué qu'il ne faut pas s'installer à "plus de 40 mètres d'un commerce ou d'un fleuriste".
Dans la région, il est possible de le cueillir par exemple dans la Forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), de Ferrières (Seine-et-Marne), ou dans la forêt de Rambouillet (Yvelines).