Tristes et choqués, les collégiens des Sablons à Viry-Châtillon ont commenté ce matin l'agression violente de leur camarade survenu jeudi à proximité du collège. Roué de coups, l'adolescent était toujours ce vendredi matin entre la vie et la mort.
"J'ai vu des policiers et des pompiers (.. ) ça m'a choqué que des gens fassent dans la rue", témoigne cette collégienne en parlant de l'agression d'un de ses camarades d'établissement. Jeudi, après-midi, Shamseddine, 15 ans a été retrouvé grièvement blessé jeudi aux alentours de 16h 00 près du collège, et transporté en urgence absolue à l'hôpital Necker à Paris avec un pronostic vital engagé.
"Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans", déplore Omar (prénom modifié), un ami de la victime, qu'il décrit comme "un gars sans problème" et "souriant", rieur et qui parle à tout le monde. Il n'avait pas de problème de harcèlement scolaire, ajoute l'adolescent.
"Quand on m'a dit que c'était Shams qui s'était fait tabasser, je n'arrivais pas à y croire, personne n'arrive à y croire", répète ce collégien de 15 ans. Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, trouve que "ça ne se fait pas". Ce collégien en classe de 5e se sent "stressé et triste", et décrit un collège "assez tranquille". Mais avant de rentrer en cours, il confie avoir "peur" que les agresseurs de Shamseddine ne "reviennent".
Les images des caméras de vidéosurveillance
Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat et violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire, a indiqué à l'AFP le parquet d'Evry jeudi soir. D'après une source policière, l'adolescent a été passé à tabac en sortant du collège par plusieurs personnes qui ont ensuite pris la fuite. Aucune interpellation n'avait eu lieu jeudi soir.
L'enquête, confiée à la police judiciaire de l'Essonne, devra déterminer les circonstances de l'agression, selon le ministère public. Les caméras de vidéosurveillance installées à Viry-Châtillon "permettront peut-être" d'y voir plus clair, a espéré jeudi soir le maire Jean-Marie Vilain (Les Centristes). Les images "ont déjà été réquisitionnées par la police", a-t-il ajouté.
"Une cellule psychologique et des moyens supplémentaires ont été déployés" dans l'établissement, a indiqué sur X la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, déplorant "un nouveau drame absolument affreux" 48 heures après l'agression d'une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier. " Nous faisons bloc face à une telle violence", a ajouté la ministre.
"Je m'inquiète", confie Katia Rodriguez, 47 ans, qui dépose son fils, en classe de 6e, tous les matins au collège. C'est la première fois qu'elle entend parler d'une telle histoire aux abords de cet établissement. "J'espère surtout que l'enfant va sortir de l'hôpital et qu'il va dire qui sont les agresseurs", souligne-t-elle.