La tournée des commissariats de l'Essonne par Manuel Valls et Bernard Cazeneuve lundi n'a pas apaisé la colère des policiers: le syndicat Alliance a appelé à une "grève du zèle" et trois autres syndicats organisaient des mouvements silencieux, ce mardi, devant les commissariats.
Manuel Valls et Bernard Cazeneuve qui font la tournée des commissariats après l'agression des policiers au cocktail molotov près de la Cité de la Grande Borne, n'a pas convaincu les syndicats. Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, a appelé lundi à une "grève du zèle". Les agents sont invités "à ne traiter que les urgences et cas graves", du feu rouge grillé à l'atteinte aux biens et aux personnes, et à "faire l'impasse" sur les petites infractions du quotidien "comme un stationnement gênant", a expliqué à l'AFP son secrétaire général adjoint, Frédéric Lagache.
Quatre autres organisations, SCSI (majoritaire chez les officiers), Alternative-police (minoritaire), Unsa-Police et Unité SGP-Police FO (deuxième syndicat de gardiens de la paix), ont appelé à des rassemblements devant les commissariats ou services de police, ce mardi.
Rassemblement ce midi d'une centaine de policiers à Evry pour rendre hommage à leurs collègues blessés samedi par des coktails molotov et interpeller à nouveau les autorités sur le manque de moyens.
► Un reportage d'Anaïs Hanquet avec Yoan Dorion
Triois jours après l'attaque, l'un des quatre policiers, était ce midi, toujours dans un état critique
Lors de l'attaque, samedi après-midi, les policiers effectuaient une mission de surveillance près d'un emplacement connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes. Depuis plus d'un an, la mairie de Viry-Châtillon tente de reprendre le contrôle du "carrefour du Fournil" et y a installé une caméra de vidéosurveillance.
Les policiers attaqués étaient chargés de protéger cette caméra, ciblée plusieurs fois par des délinquants, dont elle dérange les trafics qui prospèrent dans la cité sensible voisine de la Grande-Borne. La police nationale a lancé lundi soir un appel à témoins, avec un numéro vert dédié, le 08 05 20 04 48.