Procès de la catastrophe de Brétigny : le déraillement n’est pas dû au vieillissement du réseau selon l’ancien président de la SNCF

Au quatrième jour du procès, Guillaume Pepy a été entendu ce jeudi. Il a exprimé sa compassion pour les victimes. 7 personnes et 400 personnes ont été blessées dans le déraillement du train le 12 juillet 2013 en gare de Brétigny-sur-Orge.

"Je pense tout à d'abord aux victimes." Les premiers mots dGuillaume Pepy, président de la SNCF de  à 

L'ex-patron de la SNCF a exprimé sa "très profonde compassion et totale solidarité" envers les victimes. "Personne ne prend le train pour avoir un accident, or cette catastrophe a fait de très nombreuses victimes et a eu des conséquences humaines absolument dramatiques", a-t-il déclaré ce matin à la barre, auditionné pendant 3 heures.

"Je sais, en plus, ayant été président de la SNCF pendant ces années-là, que ces accidents collectifs de transports crée une souffrance d'une violence particulière et une violence qui ne s'efface pas", a-t-il poursuivi, s'exprimant avec calme et gravité, cheveux blancs et costume bleu foncé.

L'état du réseau en question

Pour l'ancien patron de la SNCF, le réseau, son état ou son entretien, n'est pas la cause du déraillement du Paris/Limoges. "Je ne crois pas qu'un contexte du vieillissement du réseau ou d'une traçabilité mal faite, ou d'une mauvaise organisation, soit un arbre des causes robuste et scientifique", a-t-il assuré, reconnaissant toutefois une "responsabilité morale infinie" à la SNCF. 

Selon lui, l'accident pourrait s'expliquer par un problème de "caractère métallurgique" et un possible défaut de l'acier d' une éclisse, sorte d'agrafe qui relie les rails. Thèse défendue par la SNCF depuis le début de l'enquête.

La SNCF durant l'instruction

En question également, l'attitude de la compagnie durant les 7 années d'instruction. Guillaume Pepy a été interrogé sur le déroulé de l'enquête. Les juges d'instruction avaient déploré des difficultés à recueillir auprès de la SNCF des documents essentiels. Ils avaient aussi regretté que la majorité des agents ait été entendue, avant leurs auditions, par le service juridique de l'entreprise "pour y recevoir des consignes", selon les mots des juges.

L'instruction avait été, par ailleurs, complexifiée par le vol de l'ordinateur du cheminot, ensuite retrouvé avec un disque dur vide - le non-lieu prononcé dans cette affaire est frappé d'appel.

"Au moment de la catastrophe, nous avons dit à toute l'entreprise d'être transparents même si cela allait être douloureux. (...) Je me souviens l'avoir dit et écrit", a répondu l'ancien patron de la SNCF. "Jamais il n'a été donné des instructions sur quoi que ce soit, ce serait une bêtise considérable", a-t-il assuré.

Réaction des parties civiles

Ce Jeudi, une quarantaine de parties civiles étaient présentes pour écouter Guillaume Pepy. "Nous sommes reconnaissants de l'empathie que Guillaume Pepy témoigne envers les victimes. Néanmoins, on est dans un affrontement entre les expertises commandées par la SNCF et les expertises judiciaires. Il faudra qu'à un moment la justice débatte et tranche. C'est ce que nous attendons, nous les victimes", a réagi  Thierry Gomès, président de l'association des familles de victimes de la catastrophe de Brétigny-sur-Orge, à l'issue de 3 heures 30 d'audience.

Maître Chemla, avocat de parties civiles a, lui, souligné le vieillissement des infrastrucures : "On sait qu'en France, le réseau vieillit plus vite qu'il n'est réparé. Nous avons mathématiquement un chemin vers l'obsolescence du réseau et Brétigny est une marque d'un réseau qui était obsolète", a-t-il déclaré.

Avant l'audience, Jean-Luc Marissal, vice-président Entraide et défense des victimes de la catastrophe de Brétigny-sur-Orge (EDVCB) a rappelé l'attitude de la SNCF durant l'enquête : "On sait qu'il y a eu des documents 'modifiés', des faux ont été faits, des pièces n'ont pas été données. Est-ce que c'est par omission ou involontaire ? Il reste beaucoup de questions."

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