Un coup dur pour le projet du grand stade de rugby, qui pourrait voir le jour en 2021 dans le département de l'Essonne. La Cour des compte a émis un avis défavorable sur le projet en s'interrogeant sur sa rentabilité.
Tout part d'une ambition. Celle de la féderation française de rugby, d'avoir son propre grand stade, et ne plus avoir à verser de loyer pour disputer ses matchs. Une façon pour elle d'assurer son développement. Le projet de grand stade de la fédération concerne une enceinte réalisée sur le site de l'ancien hippodromme d'Evry, sur une emprise de 300 hectares, qui serait aménagée avec des activités et des équipements.
Le projet, estimé à plus de 600 millions d'euros, sera financé par des fonds privés, dont 450 millions, qui devraient être garantis par les collectivités territoriales. A ce sujet, la Cour des comptes évoque un risque pour les finances du conseil départemental de l'Essonne.
Le stade de France mis en péril
Mais au-delà, la Cour des comptes s'interroge sur la rentabilité de la structure, compte tenu de l'existence de plusieurs autres stades en région parisienne, comme le stade Jean-Bouin, dans le 16ème arrondissement de Paris, la futur arena à Nanterre et bien sûr le stade de France, à Saint-Denis.Pour l'heure, par convention, c'est à Saint-Denis qu'ont lieu les matchs de l'équipe de France de rugby et la finale du Top 14. Si les matchs se jouent dans le nouveau stade, l'Etat, propriétaire, perdrait environ 30 millions par an Le fonctionnement du stade de France serait limité, notamment du fait de l'absence de club résidant.
En clair, la concurrence économique et sportive du grand stade serait, selon la Cour des comptes, préjudiciable pour le stade de France. Si, du coté de l'Etat, on comprend et on encourage, cela ne doit toutefois pas se faire au détriment du stade de France.