Environ 150 personnes, dont de nombreux élus et parents d'élèves, se sont rassemblés mercredi devant la préfecture d'Evry pour protester contre la réforme des rythmes scolaires qu'elles jugent "bâclée" et "inégalitaire".
"Non à la réforme bâclée, oui au bon sens et au report", demandaient les manifestants sur plusieurs banderoles. En milieu de matinée, une délégation de maires ont été reçus en préfecture avec l'inspection académique sous les applaudissements des personnes rassemblées. A la tête de la fronde, le maire de Yerres Nicolas Dupont-Aignan, président de Débout la République (opposition), a dénoncé une réforme "pensée sans avoir été réfléchie et mise en place par idéologie".
"C'est inégalitaire. Aujourd'hui si vous êtes riches vous avez plus de chances que si vous êtes pauvres, et cela je ne l'accepte pas", a-t-il ajouté. Selon lui, "des millions de Français trouvent cette réforme débile". Dans sa ville de Yerres, comme dans plusieurs communes de l'Essonne, les écoles avaient été cadenassés et certaines serrures changées, empêchant les enseignants d'ouvrir les écoles.
"Nous sommes une épine dans le pied de l'éducation nationale et de la ministre", a lancé le maire de Janvry Christian Schoetll (NC), assurant que dans sa commune, "100% des parents boycottent l'école". "La façon dont a été mise en place cette réforme, soi-disant pour le bien des enfants, est complètement aberrante", déclare Elodie. Comme de nombreux parents présents, cette mère d'élève n'a pas emmené son enfant de CE2 à l'école en ce mercredi, censé être travaillé.
"Cela pose des problèmes de garde, on ne peut pas s'adapter et cela a un coût financier important", a-t-elle ajouté. Une quinzaine de communes ont mis leur menace à exécution et ont refusé d'ouvrir leurs écoles en ce premier mercredi de classe, entraînant la riposte immédiate de l'Etat sur le terrain judiciaire. Contacté, le rectorat n'était pas en mesure d'établir un décompte des écoles concernées.
Les organisateurs du rassemblement appellent à une nouvelle manifestation nationale samedi à Paris. "Tout ça ne nous amuse pas. Samedi il faut qu'on marque notre désapprobation", a déclaré M. Schoettl.