La préfecture de l'Essonne a décidé de retirer l'autorisation de détenir des armes à la commune de Wissous. Une décision prise suite à un échange tendu ayant opposé des gens du voyage au maire de la ville début avril. Ce dernier, armé et alcoolisé, était accompagné de policiers municipaux.
Flash-ball, tonfas, gaz lacrymogène, matraques télescopiques et revolvers au placard... A Wissous, les policiers municipaux ont été priés par la préfète de l'Essonne de déposer les armes. Dans son arrêté du 19 avril, la préfecture du département a en effet décidé d'abroger l'autorisation de détention et de conservation d'armes dont bénéficiait la police municipale de la commune depuis 2017. Dans cette ville, les policiers sont armés depuis 1996.
Cette décision a été prise après les événements du début du mois. Le 8 avril, le maire de Wissous avait été placé en garde à vue après des menaces proférées contre des gens du voyage, qui occupaient un parking de la ville. L'élu s'était rendu sur place, armé d'un sabre japonais, d'une arme de poing, et en état d'acoolémie. Le maire, Richard Trinquier, était accompagné ce jour-là de trois agents municipaux. Dans son arrêté, la préfecture entend "prévenir tout risque de réitération de tels faits".
A Wissous, les policiers municipaux, au nombre de neuf dans cette commune de près de 8.000 habitants, se disent "dépités". Ils entendent exercer leur droit de retrait, si nécessaire, sauf mission d'urgence. Un recours contre l'arrêté préfectoral doit être déposé par un syndicat de policiers.
Le maire se défend dans une lettre
Dans une lettre adressée aux habitants de sa commune, le maire de la ville s'est expliqué sur ces "événements du 8 avril". Ce jour-là, Richard Trinquier explique s'être rendu sur place, armé, car plusieurs personnes de la communauté des gens du voyage l'avaient menacé de mort plusieurs jours auparavant."J'ai emporté mon sabre japonais, un katana, une arme que je maîtrise. Je l'ai pris pour me protéger", y explique-t-il. Le maire précise qu'il n'était "pas ivre au moment des faits".