"Je serai candidat de la majorité présidentielle" annonce Manuel Valls, qui précise aussi "Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous. il doit se dépasser". Pourtant prévisible, cette décision est une nouvelle déflagration qui créé encore davantage le trouble dans le PS et la gauche
L'annonce officielle de la candidature, ralliée au nouveau président de la République, de Manuel Valls pour les législatives à Evry était prévisible. Pourtant, elle semble en embarrasser plus d'un, à la fois dans les rangs du PS mais aussi du côté d'"En Marche", rebaptisée aujourd'hui "La République en Marche".
C'est évidemment parce que Manuel Valls était premier ministre, et que son ralliement, sa candidature, qu'on veuille le reconnaître ou pas, n'ont pas tout à fait la même importance que celle d'un simple député, voire que celle d'un ministre.
"En marche : la règle s'applique à tous"
Dès l'annonce rendue publique, ce mardi 9 mai, Christophe Castaner, porte parole d'Emmanuel Macron pendant la campagne, mais aussi député PS, répondait : "Je pense qu'il a des chances. Emmanuel Macron s'est prononcé la semaine dernière en particulier sur le cas de Manuel Valls, Manuel a décidé de faire un choix, celui de quitter le Parti socialiste, d'assumer une transgression dans sa propre histoire. C'est légitime que nous l'entendions et que nous l'écoutions". Mais Christophe Castaner ajoutait aussi que Manuel Valls devrait bien évidemment choisir entre une étiquette PS et une bannière "La République en Marche".
Et Jean-Paul Delevoye, l'homme des investitures de "La République en Marche", a averti : "La République en marche a déjà arrêté sur la circonscription de M. Valls une candidate" ajoutant que le mouvement aura "à choisir" si l'ancien Premier ministre socialiste "décide de proposer" sa candidature.
"Le soutien ne vaut pas investiture et nous allons analyser cette proposition, nous allons vérifier s'il s'est inscrit à En marche!, s'il a déposé sa candidature ou non. La règle s'applique à tous, y compris à M. Valls."
Côté PS, les réactions sont diverses. Ainsi, Luc Carvounas, proche de Manuel Valls, sénateur maire d'Alfortville, prend ses distances :
Alexis Bachelay, soutien de Benoît Hamon, est beaucoup plus sévère : "Manuel Valls s'en va pour des raisons de carrière et d'opportunisme", dit le député des Hauts-de-Seine, qui poursuit "tant que le PS était au sommet et lui a permis d'avoir des mandats et d'accéder à de hautes responsabilité, il gardait sa place au sein du parti. Maintenant que nous connaissons des difficultés (...), il quitte le navire, c'est triste et pathétique".Je suis progressiste réformiste mais aussi socialiste attaché à son Parti et ses valeurs. Non @manuelvalls je ne te suivrais pas cette fois
— Luc Carvounas (@luccarvounas) 9 mai 2017
Impossible d'être les deux à la fois pour le PS
Même tonalité chez Olivier Faure, président du groupe PS à l'Assemblée Nationale.
La direction du Parti Socialiste, par la voix de son Premier secrétaire, a décidé d'être beaucoup plus nette. Jean-Christophe Cambadélis a précisé qu'il était "impossible à Manuel Valls d'avoir à la fois sa carte d'adhérent au PS et de briguer l'investiture de "La République En Marche" aux législatives. Ca c'est impossible".