Après les nouvelles révélations sur l’utilisation du fonds Marianne créé par Marlène Schiappa après l’assassinat de Samuel Paty, la maire de Paris Anne Hidalgo a déclaré vouloir utiliser « tous les moyens légaux pour que justice soit rendue ». Les sénateurs socialistes et les députés RN réclament pour leur part une commission d’enquête. Le fonds aurait été utilisé pour créer des contenus visant à dénigrer des opposants politiques d’Emmanuel Macron pendant l’élection présidentielle de 2022.
Anne Hidalgo est l’une des personnalités politiques de gauche dénigrées par "Reconstruire le commun", cette association épinglée par Mediapart pour avoir été très généreusement financée (330 000 euros) par le fonds Marianne, créé après l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine le 16 octobre 2020.
Dans une des vidéos produite par l'association et diffusée pendant l’élection présidentielle de 2022, on peut voir 5 jeunes gens dire tout le mal qu’ils pensent de la politique menée par la maire de Paris, alors qu’elle était candidate à ce scrutin. Or, il est interdit d’utiliser des moyens publics afin d’influencer le résultat d’une élection.
Anne Hidalgo a réagi jeudi 13 avril dans un tweet, indiquant être scandalisée par ces nouvelles révélations. Elle a annoncé également saisir le parquet.
"Les faits relatés, s'ils sont avérés, sont d'une extrême gravité" car "susceptibles de caractériser l'infraction pénale de détournement de fonds publics mais également d'autres délits", écrit la maire de Paris dans une lettre envoyée à Matignon, et dont l'AFP a eu copie vendredi. "Plusieurs vidéos, qui délibérément discréditent des élus de la République, seraient financées par le fonds Marianne. Je fais partie de ces élus", écrit l'élue socialiste.
Les sénateurs socialistes sont venus appuyer Anne Hidalgo dans sa volonté d’établir les faits en annonçant leur intention de lancer une commission d’enquête sur le sujet. « Si les révélations sont avérées, c’est extrêmement grave, extrêmement choquant et dégueulasse » a commenté Rachid Temal, sénateur socialiste du Val-d’Oise, à l’initiative de cette démarche.
C’est aussi un détournement de la mémoire de Samuel Paty
Rachid Temal, Sénateur du Val d'OisePublic Sénat
À l’assemblée nationale, les députés du RN réclament eux aussi une commission d’enquête. « Ces accusations sont gravissimes et interrogent sur le rôle de Marlène Schiappa dans cette affaire alors que celle-ci affirmait en juin 2022 avoir validé personnellement, avec son cabinet, le choix des bénéficiaires et la ventilation des subventions », écrit le groupe RN jeudi dans un communiqué.