Gestion de la première vague de Covid-19 : début d'une procédure collective en justice

Alors que la première vague de Covid-19 avait été particulièrement mortelle dans les EHPAD franciliens, des familles et des associations veulent demander des preuves à certains organismes quant à leur transparence dans la gestion de la crise. Une audience a lieu ce matin.

Ils sont une soixantaine de personnes morales et civiles. Des citoyens et des associations, regroupés pour mener une action collective en justice, pointent du doigt la gestion de la crise sanitaire lors de la première vague de Covid-19, et demandent – le cas échéant – d’identifier des responsables. Une première étape a eu lieu ce mercredi matin au tribunal de Paris, afin d’obtenir l’accès à des documents confidentiels.

Parmi ces personnes qui affirment vouloir se battre pour obtenir la vérité, on trouve par exemple Sabrina Deliry, fille d’une résidente en EHPAD Public. Sa mère n’est pas décédée, mais des questions subsistent quant à la gestion de la crise dans sa maison de retraite.

"Le directeur a suivi docilement la consigne de l’Agence régionale de santé, qui était : pas de masque, tant qu’il n’y a pas de Covid, explique Sabrina Deliry à France 3 Paris IDF. Résultat : le 9 mars, ils ont confiné totalement les EHPAD, et ont interdit totalement les visites. Donc les familles étaient interdites, mais en parallèle le personnel ne portait pas de masques. C’est quoi cette hypocrisie ?"

Au total, 600 individus se sont regroupés, si l’on compte les membres de chaque association impliquée. Objectif : comprendre la pénurie de masques au début de la crise, faire la lumière sur des suspicions d’euthanasie et de tri des malades.

"On essaie de comprendre ce qu’il s’est passé, et de traquer les erreurs qui ont pu être commises"

"L’ARS Île-de-France, comme révélé par plusieurs médias, a fait passer des échelles de sélection aux soignants, en leur disant : faute de moyens et de matériels pour soigner tout le monde, on va vous proposer une échelle de sélection pour, en fonction de l’âge et du validisme ou de plusieurs comorbidités, sélectionner ceux qui doivent vivre ou mourir, avance Lucien Cavelier, psychologue. Ce sont des questions qu’on veut poser aujourd’hui."

L’action de groupe cible entre autre l’ARS, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), des groupes de la grande distribution et des EHPAD.

"On essaie de comprendre ce qu’il s’est passé, et de traquer les erreurs qui ont pu être commises, indique Me Christophe Lèguevaques, avocat au barreau de Paris. Et à partir des informations que nous allons obtenir, nous allons avoir suffisamment de preuves – ou pas – pour, le moment venu, faire une action en responsabilité civile ou pénale, contre un tel ou un tel."

Depuis le début de la crise sanitaire, c’est la première action de ce genre menée en France.

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