Des familles dénoncent des cas de maltraitance dans un établissement pour enfants handicapés, dans les Hauts-de-Seine

Neuf enfants de 16 à 21 ans auraient subi des mauvais traitements dans un institut médico-éducatif de Clamart. Une plainte vise cet établissement des Hauts-de-Seine, depuis avril dernier.

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Elles sont neuf familles à avoir déposé plainte, pour des cas de graves maltraitances à l'Institut médico-éducatif La Maillerie à Clamart (Hauts-de-Seine). Des informations recueillies par nos confrères de franceinfo. Ces enfants âgés de 16 à 21 ans auraient subi des mauvais traitements, alors qu'ils étaient pris en charge sur place. 

Un ancien salarié à l'origine de l'alerte

Un ancien salarié de cet établissement spécialisé a lancé l'alerte en avertissant les familles par courriel. "Il indique avoir averti ses supérieurs et que rien n'a été fait", précise Florence Lec, avocate des familles. À leur tour, les proches des enfants pris en charge dans l'IME constatent "ces derniers mois et ces dernières années, des brûlures, des griffures et des cloques, parfois sur les parties intimes. Elles ont pris des photos et demandé des explications à la structure. Ce qu’elles n’ont évidemment jamais eu".

D'autres faits ont été révélés. "Les familles dénoncent l'utilisation de sprays détergents au lieu de sprays classiques pour nettoyer le corps de certains jeunes. D'autres auraient été trainés nus, par les pieds, et ont été forcés à aller dans la douche. Il y a eu aussi des clés de bras, des violences de tout type. Des jeunes ont été tellement maltraités, qu'ils s'automutilent", complète Florence Lec.

Leurs enfants, totalement dépendants, passaient à l'époque leur journée à l'IME et y dormaient une semaine sur trois. "On est sur des jeunes qui n'ont pas la parole. Ils ne pouvaient pas s'exprimer. Avant d'aller dans la structure, ils vomissaient, s'automutilaient. C'est à ce moment-là que les parents se sont rendus compte de ce qui se passait", ajoute la représentante des familles. Tout cela, sans compter les négligences : des médicaments non distribués, des couches non-changées, ainsi que des blessures non signalées.

Pour les proches des victimes, il y aurait même un certain laxisme au sein de l'institut médico-éducatif. "C'est un véritable turn-over dans cette structure. Des personnels sont présents une semaine, puis absents celle d'après. On a des démissions, des gens qui partent à la retraite. Ces familles ne sont pas au courant de ces arrivées et départs du personnel, et encore moins des personnes qui sont formées de celles qui ne le sont pas", relate Florence Lec.

Aujourd'hui, les parents de ces enfants sont toujours sous le choc. "Quand le salarié a fait son signalement, il a donné les prénoms. C'est terrible pour les parents. Rendez-vous compte : pendant le week-end, recevoir un mail avec des choses très précises, dont le nom des enfants qui ont été traînés par terre ou traités avec les sprays", tonne la conseil.  

Situation de crise pour l'établissement


L’IME Section Polyhandicapée La Maillerie a été créé en 2007. L'institut accueille des enfants âgés de douze à vingt ans porteurs de polyhandicap. Sa gestion est assurée par l'association Unapei 92. Elle indique à nos confrères de franceinfo être "énormément préoccupée par cette situation". Pour l'heure, l'association Unapei 92 dit avoir ouvert une cellule de crise pour renforcer ses protocoles d'accompagnement et mettre en place des formations pour le personnel. 

"On a mis des actions en place depuis plusieurs mois, au travers de la réception de ce courrier de ce salarié et des différents échanges avec les familles pour en tout cas sécuriser, mettre en place des protocoles et renforcer la formation des professionnels. Pour l’instant, les faits ne sont pas avérés. L’enquête est en cours", assure David Delrieu, directeur général adjoint de l'Unapei 92. 

L'association précise ensuite avoir déposé plainte contre l'ancien salarié pour diffamation. "Parmi ce que ce salarié signale, il y a des éléments qui semblent sortis de leur contexte et interprétés. Ce qui explique la plainte déposée contre cette personne", ajoute aussi Didier Meric, de l'Unapei 92.

De son côté, le Parquet de Nanterre a confirmé à franceinfo qu'une enquête était ouverte depuis avril dernier pour "violences volontaires sur personne vulnérable et/ou mineure".  
 

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