À la rencontre des habitants du Plessis-Robinson dans la 12e circonscription des Hauts-de-Seine où le Rassemblement national est arrivé en tête des élections européennes. Une circonscription tenue par le Modem mais, "gagnable" aux législatives, selon le RN allié aux Républicains d'Eric Ciotti.
"Le Plessis-Robinson n'est pas un village de Gaulois irréductibles, ce qui se passe au plan national se passe aussi ici", déclare cet habitant croisé au centre-ville du Plessis-Robinson. Comme au niveau national, le 9 juin dernier, le Rassemblement national est arrivé largement en tête dans cette commune paisible de 30 000 habitants, adossée à des coteaux très boisés au sud-ouest de Paris.
Ici, la liste conduite par Jordan Bardella y a obtenu 22,15 % des suffrages. Celle de Valérie Hayer pour Renaissance, a recueilli 18,78 % des voix. La liste conduite par Raphaël Glucksmann (PS), 15,10 % François-Xavier Bellamy (LR), 10,92 %, et pour LFI portée par Manon Aubry, 10,66.
Au Plessis-Robinson, une ville réputée parmi les plus sûres d'Île-de-France, la percée de l'extrême droite laisse quelque peu perplexe certains de ses habitants. "Il n'y a pourtant pas vraiment de problèmes de sécurité ici. Il y a des caméras de surveillance, une présence policière, mais ce score RN signifie peut-être que pour ceux qui ont voté RN, il faut conserver cette optique de sécurité. Par rapport à tout ce qu'on entend de ce qui se passe dans des communes voisines comme Châtenay-Malabry ou Clamart", tente d'analyser Michael.
Pour Françoise, le vote RN est le fait d'une population plutôt âgée."Je pense qu'ils écoutent les journaux télévisés, la radio et avec tout ce qui se passe en France, je pense qu'il y a une peur", conclut-elle.
Située dans la douzième circonscription des Hauts-de-Seine, la ville du Plessis-Robinson est la seule commune du département où le RN est arrivé en tête lors des dernières élections européennes le 9 juin dernier. Certes, le vote RN a progressé dans des communes limitrophes comme Clamart ou Fontenay-aux-Roses, mais dans des proportions beaucoup plus modestes. À Clamart par exemple, ce sont les listes conduites par Raphael Gluksman (18,63 %) et Valérie Hayer (18,11 %) qui ont remporté le plus de suffrages. La liste RN n'a obtenu elle que 15,65 % des suffrages. (Cinq points de plus que la liste soutenue par Marine le Pen aux élections européennes en 2019).
Une circonscription convoitée par le RN
Les résultats du 9 juin augurent-ils d'un score à nouveau très élevé de l'extrême droite dans cette commune au 1er tour des législatives le 30 juin prochain ? C'est "tout à fait réalisable", selon Christophe Versini du Rassemblement national, candidat dans cette circonscription. Dans les Hauts-de-Seine, le RN a passé un accord avec des Républicains investis par Eric Ciotti pour présenter un candidat commun dans les treize circonscriptions qui composent le département.
Pour Christophe Versini, délégué du RN dans les Hauts-de-Seine, la douzième circonscription est même "gagnable" d'après ses calculs. "C'est une circonscription où ça va se jouer à deux ou trois points d'écart, et ces deux trois points seront fondamentaux pour nous permettre d'accéder au second tour face à l'extrême gauche face au Front Populaire qui est fort à Châtillon et qui tire aussi son épingle du jeu à Fontenay-aux-Roses", prédit-il.
À lire aussi : Législatives 2024. Découvrez tous les candidats au premier tour des élections dans les Hauts-de-Seine
La douzième circonscription des Hauts-de-Seine est détenue depuis 2017 par une figure du MODEM Jean-Louis Bourlanges qui a annoncé qu'il ne se représentait pas. Jean-Didier Berger, maire de Clamart, défendra la liste Ensemble pour la République (majorité présidentielle) et les Républicains. Philippe Houplain représentera Reconquête.
À gauche, Lounès Adjroud portera les couleurs du Nouveau Front populaire. Yann Bernard conduira une liste Extrême Gauche. Stéphane Legrand (Ecologistes), Assma Benharkat(Divers Gauche), Guillaume Chinan (SE) seront les autres candidats dans la douzième circonscription des Hauts-de-Seine.