30 ans après, la Bastille s'enflamme à nouveau

D'un François à l'autre. 31 ans après l'élection de Mitterrand, la Bastille à nouveau lieu de fête pour la gauche.

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C'est là que le 10 mai 1981, la gauche avait fêté François Mitterrand, premier socialiste élu président sous la Ve République. Ce dimanche 6 mai 2012, trente-et-un ans plus tard, elle est revenue célébrer place de la Bastille la victoire de François Hollande.

           20h. Le visage du vainqueur apparaît sur les écrans de la France entière, venant confirmer ce dont tout le monde se doutait depuis la fin de l'après-midi au fil d'informations de plus en plus précises sur les réseaux sociaux. La clameur est immense sur une place aussi noire de monde que la rue de Solférino, devant le siège du Parti socialiste. Des fumigènes sont allumés tandis, les drapeaux tricolores flottent au milieu de ceux du PS, du Front de Gauche, des écologistes.

            Certains entreprennent d'escalader la colonne de Juillet, les barrières sont enjambées et la foule se presse vers la scène. "Hollande président!", "On a gagné! On a gagné!", scande la foule. François Hollande devait venir s'exprimer peu après minuit, selon son entourage.

            Certains brandissent des roses rouges, d'autres lèvent le poing et fustigent autant le vaincu qu'ils acclament son tombeur. "Bye bye Sarko", "Sarko en prison", "Sarko, c'est fini!", entend-on. L'intervention du président battu est aussi copieusement huée que celles des ténors de la droite Jean-François Copé et Nadine Morano.

            "Hollande président, ça va changer la notion de président. C'est un homme honnête", dit la comédienne Josiane Balasko, soutien de longue date des socialistes et de François Hollande, "heureuse d'être là".

Piccoli fidèle au poste

            Pour Armel Noisy, cette fête "représente le départ de Nicolas Sarkozy". Mais ce Stéphanois de 60 ans attend aussi de François Hollande qu'il respecte "ce qu'il a dit lors du débat, dans sa longue tirade: +Moi, président...+", dit-il.

            Car la foule a également des exigences envers le président élu: "Hollande, le changement, ça doit être vraiment maintenant", réclame une pancarte, "Vite, la VIème République", exige une autre.

            De nombreux artistes "amis" sont présents, certains comme Yannick Noah, venus donner un concert de victoire. L'acteur Michel Piccoli, 86 ans, ne cache pas son émotion: "J'étais là il y a 30 ans. Je pense beaucoup à François Mitterrand."

            En 1981, la fête s'était organisée dans l'improvisation, dans l'après-midi, quand les sondages ne laissaient plus le moindre doute sur l'identité du vainqueur. Elle s'était aussi tenue sous la pluie. Cette fois, sous un ciel toujours menaçant, elle a été préparée.

            Sous l'oeil des caméras placées au pied de l'Opéra Bastille, construit durant l'ère Mitterrand, les sympathisants avaient afflué très tôt avant l'officialisation des résultats.

            "J'étais déjà là en 1981, sous la pluie, et c'est important que les enfants voient ça", raconte Olivier Guedj, dentiste de 44 ans venu avec ses enfants et un ami. "J'avais 14 ans, mais je me souviens de la liesse, de la foule."

            Vers 18h30, Juliette, 35 ans, traversant la place à vélo avec son fils Yannis, ne cachait pas son optimisme: "Ca fait 17 ans qu'on attend la gauche. Les années Sarkozy, c'était dur. Le papa de mes enfants est d'origine algérienne et il ne se sentait pas à l'aise", dit-elle.

            En 1981, elle avait quatre ans quand au même endroit la gauche était venue célébrer son premier président de la Ve République. Elle se souvient de la fête chez elle en banlieue "dans le 91", l'Essonne.

            Place de la Concorde, où Nicolas Sarkozy avait fêté sont triomphe de 2007, les rares militants UMP ont eu du mal à cacher leur tristesse, parfois raillés par les sympathisants de gauche partis rejoindre la Bastille

Les militants PS, de Solférino à la Bastille

Environ un millier de jeunes socialistes ont quitté dimanche vers 22h le siège du PS rue de Solférino pour fêter la victoire de François Hollande à la Bastille, où ils ont rejoint des dizaines de milliers de supporters du candidats socialistes.

Criant à tue-tête des "On est à l'Elysée, on est à l'Elysée", "On a gagné, on a gagné", entrecoupés par le chant de la Marseillaise, le cortège s'est engagé sur le boulevard Saint-Germain, occupant entièrement la chaussée. De nouveaux venus rejoignaient au fur et à mesure cette marche enthousiaste.

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